LES BOUCHER Créateurs de dynastie Louis-Guy Lemieux Le Soleil Difficile de trouver une grande famille plus représentative que ces Boucher pour ouvrir cette quatrième série d'été marquée au coin de la généalogie ! Les Boucher viennent au 31e rang en nombre de descendants vivant dans les régions desservies par Le Soleil. Un expert de l'Institut de la statistique du Québec, Louis Duchesne, en fournit la liste après des calculs savants. On compte plus d'une douzaine d'immigrants français portant le patronyme Boucher qui sont venus au pays sous le régime français. Nous ne pouvons tous les nommer ici pour des raisons évidentes. En toute justice, il faut s'attarder à trois Boucher incontournables. Ils se prénomment Marin, Gaspard et son fils Pierre. On croit que Marin a un lien de parenté avec les deux autres, mais on ignore lequel, notent le généalogiste Jacques Saintonge et l'historien Jacques Lacoursière. Marin Boucher aura une descendance remarquablement nombreuse. Quant à Gaspard Boucher, il compte parmi ses descendants un grand nombre des plus remarquables familles du Canada, selon le Dictionnaire généalogique des familles canadiennes de Mgr Cyprien Tanguay. Son fils Pierre, arrivé au pays à l'âge de 13 ans, est, selon Jacques Lacoursière, « un des personnages importants de l'histoire canadienne ». Commençons par le commencement. Nous sommes en 1633, dans la région de Mortagne dans l'ancien Perche. Ce coin de France nous donnera des colons enracinés dès la première génération, et, plus tard, des chevaux costauds, de race percheronne, à qui les belles terres de la vallée du Saint-Laurent doivent beaucoup. Robert Giffard et Noël Juchereau font du recrutement pour la Nouvelle-France qu'il faut repeupler d'urgence après la razzia des frères Kirke, ces corsaires anglais, qui ont été les maîtres de Québec de 1929 à 1932. Ils en avaient chassé la plupart des habitants francophones, Champlain et Robert Giffard en tête. La maison ancestrale de Marin Boucher, à Saint-Langis de Mortagne. Elle serait en rénovation pour devenir un gîte pour les Boucher du Canada en visite au pays de leurs ancêtres. Photo Robert Boucher Lignée prolifique Le seigneur de la côte de Beaupré a, comme Champlain, la Nouvelle-France tatouée sur le coeur. Il réussira à faire signer des contrats à plusieurs hommes de métier qui se révéleront être de solides colons. Ils seront tous des fondateurs de lignées prolifiques. Ils s'appellent Zacharie Cloutier, charpentier, Jean Guyon, maçon, Marin Boucher, maçon, Gaspard Boucher, menuisier, et d'autres. Nous sommes au tout début de la colonie. Marin Boucher est né à Mortagne à la fin des années 1587 et 1589. Il s'est marié deux fois avant de s'embarquer pour le Canada. Le 7 février 1611, il épouse Julienne Baril, originaire de Saint-Langis-de-Mortagne. Elle est fille de Jean Baril, marchand, et de Raoulline Crête. Le couple aura sept enfants. Seul François, né en 1617, suivra son père au Nouveau- Monde. Aucun généalogiste ne nous donne des nouvelles des autres enfants du premier lit. Après le décès de sa première femme, Marin Boucher se remarie avec Perrine Mallet, originaire de Courgeon, dans l'arrondissement de Mortagne. Selon tous les généalogistes, il arrive à Québec en compagnie de sa deuxième épouse, de son fils François, un homme déjà, et de deux autres fils issus de son second lit, le dernier âgé seulement d'un an. Pour la petite histoire, Saintonge et Lacoursière prennent plaisir à raconter que le fondateur, Samuel de Champlain, avait pris Marin Boucher en amitié. C'est ainsi qu'à la fin de sa vie, en 1635, il lui donne, par testament, le dernier habit qu'il s'est fait faire en étoffe du pays. « Je donne à Marin, maçon demeurant vers la maison des pères récollets, écrit-il, le dernier habit que j'ai fait faire de l'étoffe que j'ai prise au magasin. » Marin Boucher a la bougeotte, mais c'est toujours pour améliorer ses affaires. Il s'installe d'abord sur une terre des Récollets de trois arpents de front sur la rivière Saint-Charles. Peu après, il loue, en compagnie de son beau-frère, Thomas Hayot, une ferme située à Beauport et appartenant aux Jésuites. Le 25 juillet 1647, il vend sa concession de la rivière Saint-Charles aux religieuses hospitalières pour la somme de 200 livres. En 1650, Olivier Letardif lui concède une terre à Château-Richer. C'est là qu'il terminera ses jours, 21 années plus tard. Auparavant, il s'était départi de ses biens immobiliers au profit de ses enfants. Sa veuve lui survivra encore 16 ans. Marin Boucher est inhumé à Château-Richer et Perrine, à Québec. Jacques Lacoursière a recensé l'imposante descendance de Marin Boucher et de ses deux épouses. François, le fils aîné, aura 11 enfants de son épouse Florence Gareman ; un autre fils, Jean-Galleran, maçon et charron, sera le père de huit enfants que lui donnera son épouse Marie Leclerc ; un troisième, Pierre dit Pitoche, un charron, est le père de 12 enfants, issus de son mariage avec Marie-Anne Saint-Denis. Le dernier fils, Guillaume, n'aura qu'un seul enfant, une fille, Marguerite, qui épousera François Laberge. Dans Nos Ancêtres, Jacques Saintonge note que plusieurs filles du second lit sont les ancêtres de nombreuses familles souches: Françoise épousera Jean Plante, l'ancêtre des familles Plante du Canada ; Madeleine sera l'ancêtre des familles Houde et Houle, par son mariage avec Louis Houde ; enfin, Marie, née en 1644, épousera plus tard Charles Godin, ancêtre d'un grand nombre des familles Godin actuelles. Des descendants par milliers On retrouve des descendants de Marin Boucher par milliers. Ils ont peuplé densément, en particulier, la côte de Beaupré, la Côte-du-Sud, la région de Lévis et même la région de Montréal. Gaspard et Pierre, le père et le fils. Deux caractères différents et pourtant parfaitement complémentaires. Le premier, Gaspard, est un honnête menuisier qui viendra ici à un âge relativement avancé. Il se marie, à Mortagne, avec Nicole Lemaire, vers 1619. Il aura huit enfants en France avant de venir en Nouvelle-France. Trois des petits décéderont en bas âge, les cinq autres l'accompagneront au Nouveau Monde, dont le plus vieux, Pierre, qui connaîtra un destin exceptionnel. Il était destiné à devenir un des personnages importants de la colonie. Et il n'a rien volé. Ce Pierre Boucher est à mettre sur le même plan que les Louis Hébert, Louis Jolliet, Robert Giffard, Michel Sarrazin. C'est-à-dire des vrais fondateurs de pays. Tous les historiens et les généalogistes s'entendent pour dire tout le bien qu'ils pensent de ce Pierre Boucher. Revenons à Gaspard, le père. Il disparaîtra mystérieusement et trop tôt, mais il n'a pas dit son dernier mot. Il arrive au pays, en 1635, avec le deuxième contingent de colons du Perche. Il s'établit d'abord à Beauport, mais c'est à Trois- Rivières qu'on le retrouve pour de bon, dès 1646. Il a une bonne raison de déménager, le gouverneur Montmagny lui concède une terre de 24 arpents. Jacques Lacoursière signale que Gaspard et son épouse disparaissent mystérieusement de l'histoire. Ils seraient morts avant le recensement de 1666, probablement dans l'incendie de leur maison, selon Jacques Saintonge. Le seigneur de Boucherville Gaspard et Nicole laissent comme descendance trois filles et un garçon. C'est ce Pierre Boucher qui assurera la descendance mâle, et de quelle façon ! En 1649, il épouse Marie Ouebadinskoue, une Huronne, élève chez les Ursulines de Québec, appelée aussi Marie-Madeleine Chrestienne. Elle décède lors de la naissance d'un enfant qui ne survivra pas. Trois ans plus tard, notre même Pierre Boucher épouse Jeanne Crevie. Ils auront 15 enfants, neuf garçons et six filles. Qui dit mieux pour un immigrant arrivé ici adolescent ? Il aura été gouverneur des Trois- Rivières, juge royal et fondateur de Boucherville. Il a été anobli par le roi de France et il a porté les titres de seigneur de Grosbois et de Boucherville. Arrivé jeune ici, Pierre avait été pris en main par les Jésuites qui l'emmenèrent en Huronnie pour lui apprendre la langue des autochtones. Ils en profitèrent pour l'éduquer en français. Ce qui fait que notre homme écrira ses mémoires, un livre qualifié "d'exceptionnel" par Michel Langlois, dans son Dictionnaire biographique des ancêtres québécois. "Rarement, écrit Michel Langlois, avons-nous la chance de posséder un mémoire ou un " livre de raison " relatant les principaux événements de la vie d'un ancêtre". Un insigne honneur lui échoit, en 1661. Le gouverneur Davaugour, fraîchement arrivé, se préoccupe de l'état déplorable dans lequel se trouve la colonie qui manque désespérément de colons. Il délègue auprès du roi Louis XIV nul autre que Pierre Boucher. Il réussira à séduire le roi de France, son ministre Colbert et le prince de Condé. On lui doit l'arrivée du régiment de Carignan, en 1665, et celle de centaines de nouveaux colons, hommes et femmes. Il passera les 50 dernières années de sa vie à faire fructifier ses terres dans sa seigneurie de Boucherville. Il y mourra, le 19 avril 1717, à l'âge de 95 ans. Des Boucher marquants ? Charles-Eugène Boucher de Boucherville (1822-1915) Ce descendant de Gaspard et de Pierre Boucher était le petit- fils de René-Amable Boucher de Boucherville, seigneur, et le fils de Pierre-Amable Boucher de Boucherville, seigneur, et de Marguerite-Émilie (Amélie) Sabrevois de Bleury. Ce médecin de formation sera deux fois premier ministre du Québec, de 1874 à 1878 et de 1891 à 1892. ? Denis Boucher Ex-joueur professionnel de baseball, il est né à Montréal le 7 mars 1968. Il a fait ses débuts dans le baseball majeur, le 12 avril 1991, avec les Blue Jays de Toronto. L'ancien lanceur gaucher a passé quatre saisons dans les ligues majeures, compilant une fiche de 6-11 avec une MPM de 5.42 en 35 parties (26 départs) pour Toronto, Cleveland et Montréal, entre 1991 - 94. ? Gaétan Boucher Né à Charlesbourg le 10 mai 1958, ce patineur de vitesse compte, avec quatre médailles, parmi les athlètes canadiens les plus décorés aux Jeux olympiques d'hiver. Le 10 mai 2006 Journées génétiques Quand la génétique se mêle de généalogie (Agence Science-Presse) - Un chercheur a établi statistiquement que la force des liens de parenté entre les Québécois est très faible lorsqu'on remonte seulement aux cinq dernières générations. Cependant, à partir de la sixième génération jusqu'à la huitième, les pourcentages grimpent en flèche. Autour de la neuvième et de la dixième génération, 98 % des ancêtres des personnes étudiées sont apparentés. Ainsi, " plus de la moitié des immigrants arrivés au Québec avant l'année 1800 n'aurait pas laissé de descendance dans la population contemporaine du Québec. Comparativement, ce sont près des deux tiers de ceux immigrés avant 1700 qui ont laissé une descendance jusqu'à aujourd'hui ". En d'autres termes, explique Marc Tremblay, chercheur à l'Université du Québec à Chicoutimi, nous avons maintenant une preuve statistique de l'importance de la contribution des premières vagues d'immigration pour l'héritage génétique des Québécois d'aujourd'hui. La contribution génétique, a exposé Tremblay à la 6e édition des Journées génétiques, tenue récemment par le Réseau de médecine génétique appliquée, correspond à la proportion des gènes légués d'une génération à une autre. Ainsi, selon l'examen des contributions génétiques de nos ancêtres, seulement 22% de ceux ayant immigré à la fin du 18e siècle ont laissé une descendance dans la population québécoise contemporaine comparativement à 66 % pour ceux ayant immigré avant le 17e siècle. " Cela confirme l'importance de l'arrivée précoce des immigrants dans le peuplement du Québec ", dégage Marc Tremblay. Toutefois, à savoir si cela s'explique par le fait que les immigrants arrivés plus tard ont eu moins d'enfants ou parce que le groupe d'étude était trop restreint, le chercheur répond que la question n'est pas résolue, mais qu'elle le sera probablement au cours d'études à venir. Géographie génétique Les origines géographiques de nos quelque 6800 ancêtres fondateurs ont aussi pratiquement toutes été établies, une première en généalogie au Québec. Ainsi, 90 % d'entre eux seraient d'origine française et 5 % d'origine acadienne. Pas de surprise de ce côté, sauf que cela n'avait jamais été quantifié sur la totalité du territoire québécois. Tremblay conclut également que les origines de nos fondateurs sont beaucoup plus diversifiées que celles de nos fondatrices françaises. Pas étonnant pour les généalogistes qui savaient déjà que les hommes, venus des quatre coins de la France, ont été quatre fois plus nombreux à effectuer la grande traversée que les femmes, tandis que celles-ci provenaient toutes du nord-ouest du pays et principalement de la région de l'Île-de-France (les fameuses "Filles du Roy"). C'est la récente étude menée par Marc Tremblay et ses collègues sur les origines géographiques et la contribution génétique des ancêtres fondateurs de la population du Québec qui a mené à ces résultats. Leurs recherches couvrent l'immigration au Québec depuis le 17e siècle jusqu'à aujourd'hui. Les chercheurs ont aussi analysé 5 millions de mentions d'ancêtre. Plus de 2200 arbres généalogiques de 9 générations en moyenne - certains s'étendant sur 17 générations - ont également été remontés. Ils ont ainsi identifié tous les liens et les ancêtres unissant 155 363 Québécois. Jean-Philippe Poulin Le Saint-Laurent/Portage 9 juillet 2006 Le jeudi 29 juin 2006 Madonna a du sang de patriote Émilie Côté La Presse «Vous savez que j'ai du sang canadien-français?» lançait Madonna à la foule du Centre Bell, la semaine dernière. Dans les veines de la reine de la pop coule même du sang des Patriotes! L'un de ses ancêtres est le leader de Saint-Denis, Jean-Baptiste Masse. Et le fils de sa quatrième arrière grand-mère maternelle est nul autre que Louis-Joseph Papineau. Les deux hommes se seraient même côtoyés! On doit cette leçon d'histoire à Jonathan Lemire, qui a fait part de sa découverte à La Presse. «Un hasard», ditil bien humblement. Le diplômé de l'Université de Montréal est un passionné des rébellions de 1837-38. Il savait que Madonna, de son vrai nom Louise Veronica Ciccone, avait des racines canadiennes-françaises. Avec le buzz entourant la visite de la chanteuse à Montréal, il se pose la question: est-ce que des ancêtres de Madonna étaient impliqués dans les rébellions? «C'était simplement une hypothèse», raconte-t-il. Puis en fouillant sur le site www.genealogiequebec.info, Jonathan Lemire fait des liens entre certains noms et constate que Madonna a effectivement du sang de Patriote. La chanteuse est née le 16 août 1958, à Bay City dans le Michigan. La mère de Madonna est Louise Fortin, qui est née de l'union de Willard Fortin et Elise Fortin en 1932. «Deux familles du même nom qui ont immigré au Michigan à la fin du XIXe siècle», explique Jonathan Lemire. L'arrière-arrière-grand-mère de Madonna est Louise Masse. Et le grand-père paternel de Louise Masse est Jean-Baptiste Masse. Depuis 1988, la maison de Saint-Denis-sur-Richelieu où vivait ce marchand est la Maison nationale des Patriotes. Très impliqué dans le mouvement patriote, Jean-Baptiste Masse a pris part à des assemblées politiques en 1836 et 1837. «Il a participé à la fameuse bataille de Saint-Denis le 23 novembre 1837», ajoute l'historien de 26 ans. Selon des historiens, Jean-Baptiste Masse aurait refilé deux pistolets à Louis-Joseph Papineau quand le chef du Parti patriote a quitté Saint-Denis pour Saint-Hyacinthe. «Probablement afin de se protéger durant son début d'exil, dit Jonathan Lemire. Les deux ancêtres patriotes de Madonna se seraient donc croisés ce 23 novembre 1837.» Car Madonna et Louis-Joseph Papineau ont un ancêtre maternel commun: Marie-Rosalie Cherrier, l'arrièrearrière- arrière-arrière-grand-mère de Madonna. Son premier mari était Joseph Papineau, avec qui elle a eu un fils, Louis-Joseph. Marie-Rosalie Cherrier s'est remariée avec Louis-Cheval dit Saint-Jacques. De cette deuxième union est née Virginie Saint-Jacques, l'arrière-arrière-arrière-grand-mère de Madonna. Vous suivez? Marie-Rosalie Cherrier lie donc deux icônes: une icône de la pop, Madonna, et une icône politique et historique, Louis-Joseph Papineau. Cette découverte fait sourire Jonathan Lemire. «Qui aurait cru qu'une des plus grandes artistes pop de l'histoire avait des ancêtres aussi importants dans l'histoire du Québec?» Madonna, Patriote de l'année? Chronique familiale de l'ancêtre Marin BOUCHER Marin BOUCHER, Percheron de Saint Jean de Mortagne, est arrivé au Canada, en 1634, avec son épouse Perrine MALLET et leurs fils François, Marin et Galeran. Ils faisaient partie du groupe de Robert GIFFARD et de Noël JUCHEREAU. Ils sont tous des artisans de la Nouvelle France. Son père était Jacques BOUCHER, 1569, marié à Françoise PAIGNE. Ce couple eut quatre Enfants: Marin, Pierre, Gaspard et Jeanne née en 1604. : Son grand père était Jean BOUCHER, 1521, marié à Jeanne MERCIER. Son arrière grand-pèreâetait Jehan BOUCHER, 1483, marié à Jehanne BOURNIER. |
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