Île Charron. Cette île de 250 arpents, située à l'extrémité nord-est de la Ville de Longueuil, fut concédée par le roi de France, en 1672, à René Gaultier (1635-1689) qui tout en obtenant le fief Du Tremblay , dont faisait partie l'île Charron, devint aussi seigneur de Varennes. La veuve de René Gaultier, Marie Boucher, fille de Pierre Boucher, premier seigneur de la seigneurie des Îles-Percées (Boucherville), céda les droits de l'île à sa fille Madeleine Le-Villier (aveu et dénombrement pour le fief Du Tremblay de 1723). L'île porta alors quelque fois le nom d'île Madeleine. Louis Lamoureux prit brièvement possession de l'île de 1690 à 1693 alors que Prudent Bougret dit Dufort, habitant de Boucherville depuis son mariage avec Marie-Charlotte Étienne en 1673, s'en porta acquéreur. Prudent Bougret naquit à Mantes-la-Jolie (Notre-Dame), département d'Yvelines, France. Ses parents étaient Pierre Bougret et Catherine Guérin. L'île porta le nom de Dufort dans des actes notariés datant d'aussi loin que 1710 (Tailhandier 10/08/1710). Le généalogiste René Jetté mentionne que Prudent Bougret habitait l'île Dufort lors de son décès en 1708. L'aveu et le dénombrement de 1723 mentionne que Madeleine Le-Villier en fit une concession à François Bougret, le fils de feu Prudent Bougret dit Dufort. Mais ce dernier habita Montréal où il fut marchand brasseur. Les actes notariés mentionnent plutôt que Prudent Bougret, le fils, époux de Marguerite Deroche, possédait depuis 1718, par acte de donation de ses parents, la moitié de l'île, du côté sud-ouest. Suite à son décès, sa veuve, sans postérité, abandonnacette partie de l'île en 1753 à François Charron, fils de Nicolas Charron et de Marie Viau, qui épousa quelques mois plus tard Marie-Joseph Lamoureux, fille de François Lamoureux et de Marguerite Achim. Louis Bougret, un autre fils de Prudent Bougret dit Dufort et de Marie-Charlotte Étienne, époux de Marie-Anne Beaudry, demeura aussi sur l'île. Son fils Amable prit ensuite la relève. Soulignons que Marguerite Bougret, sa soeur, était l'épouse du notaire royal François Simonnet. L'île comprenait les lots 277 à 281. La famille Charron (Damase) possédait toujours des terrains (100 arpents) sur cette île à la fin du 19e siècle. D'autres propriétaires comme Joseph Brais et Louis Bourdon se partageaient alors le reste de l'île. L'île porta donc le nom de Dufort au moins jusqu'au décès de Prudent Bougret dit Dufort. Elle porta aussi le nom d'île Madeleine selon l'aveu et le dénombrement de 1723. J.-L. Vincent lui confère ce nom sur la carte de 1723 qu'il a tracée dans les années 1880. Il est plus que probable que le nom fut octroyé en hommage à la propriétaire des droits Madeleine Le-Villier. Le tracé, en 1815, de l'arpenteur-général du Bas-Canada, Joseph Bouchette, lui confère le nom d'île Charron. à partir de ce moment, l'utilisation d'île Dufort ou d'île Charron est vraiment partagée jusqu'au début des années 1950 oáu elle devint définitivement l'île Charron. Émile Falardeau fait référence à l'île communément appelée Lamoureux, située en face du fief Du Tremblay. Édouard Doucet, reprenant un mémoire de Gédéon de Catalogne de 1712, souligne l'utilisation de l'appellation «les îles de Lamoureux». Les Lamoureux (Adrien, Jean) habitaient surtout l'île voisine, du côté de Boucherville, nommée l'île Saint-Louis, Marguerite, puis Molson et Sainte-Marguerite. Encore une fois le nom de Marguerite fait référence à la propriétaire, selon l'aveu et le dénombrement de 1723, des droits de cette île, Marie-Marguerite, épouse de Louis Hingue Puisgibault. Il ne faut pas oublier qu'il y avait aussi un îlot, de 7 arpents, le lot 282, entre les îles Charron et Sainte-Marguerite. Michel Dubuc, fils, et son épouse Charlotte Bougret dit Dufort, fille de Prudent Bougret et de Marie-Charlotte Étienne, en étaient les propriétaires. Michel Dubuc et son épouse cédèrent en 1747 à leurs enfants une partie de leur héritage. Michel Dubuc se ravisa cependant au mois de février 1753 et échangea un terrain du fief Du Tremblay contre lamoitié d l'îlet qu'il lui avait donné en avance d son héritage. Il vendit en suite, soit le 26 octobre 1753 (notaire Simonet), la moitié de cet îlet séparant «l'île Dufort de celle de Sieurs De Lorme, Lamoureux et autres» à son filsJoseph. |
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