Armand Lavergne, Politicien, avocat Nationaliste

Armand Lavergne

Avocat et Politicien Nationaliste

Dans l'euphorie d'une fin de session, � Qu�bec, les deput�s s'appr�tent � entonner l'O Canada. "Allons, chantez-nous donc "Le Petit Navire", leur lance Armand Lavergne.

Le politicien a de la verve, de l'esprit, du panache. Son beau-p�re, � un certain moment, a �t� mis en prison. Lavergne dit alors (pour faire rager son �pouse , sans doute) qu'il a "a mother-in-law and a father-in-jail"...

A l'esprit et � la r�partie facile, il ajoute l'emphase d�clamatoire. Parlant en faveur des Canadiens fran�ais pers�cut�s en Ontario, il d�clare aux "Iroquois d'aujourd'hui" (les Anglais) : "Tuez-nous et vous mangerez le coeur de notre race pour vous donner du courage. Il y en aura assez pour tous vous autres..."

Armand Lavergne est presque oubli�. Pourtant, au zenith de sa popularit�, la seule annonce de son nom fera accourir les foules aux endroits o� il doit prononcer un discours. Tout au long de son parcours politique, on retrouve une constance : "l'amour de sa "race" et de sa langue, qu'il a toujours d�fendues.

Le politicien nationaliste insuffle une certaine fiert� � ses compatriotes du temps qui en ont bien besoin. Homme d'opposition, il est incapable de se soumettre aux directives d'un parti politique. N'a-t-il pas refus� d'apprendre l'anglais lorsqu'il fr�quentait le S�minairre de Qu�bec, au d�sespoir de Wilfrid Laurier, un ami de la famille?

Officier de milice, ses principes lui interdisent de participer � la Premi�re Guerre Mondiale qui se d�roule a l'ext�rieur du Canada. A ceux qui lui affirment que ce conflit est celui de la libert� et de la justice, il r�torque : "Ce n'est pas dans les tranch�es des Flandres que nous irons conqu�rir le droit de parler fran�ais en Ontario"... Au Parlement d'Ottawa, on va jusqu'� exiger un proc�s pour haute trahison, Lavergne devant �tre ...fusill� � l'aube!

Armand Lavergne est n� le 21 f�vrier 1880 � Arthabaskaville. Il est le fils de Joseph, avocat de son metier, et d'�milie Barthe. La rumeur, toujours vivante plus d'un si�cle plus tard, laisse courir que son veritable p�re aurait �t� Wilfrid Laurier. Rien encore � ce jour ne vient appuyer s�rieusement cette id�e.

Si les lois de l'h�r�dit� rev�tent une quelconque signification, le jeune Lavergne sera pr�dispos� � la vie turbulente du journaliste ou du politicien. Le milieu est propice � exalter sa jeune imgination pour commencer ses �tudes en l'aust�re s�minaire de Qu�bec.

En 1899, cet �l�ve brillant, mais indolent, entreprend des �tudes en droit � l'Universit� Laval de Qu�bec. Tr�s t�t, son don d'�locution de manifeste. D�s l'�ge de 19 ans, il participe � des campagnes �lectorales, sous la banni�re lib�rale. L'�mergence de Bourassa aux propos r�solument nationalistes le seduit.

Admis au Barreau en juillet 1903, il ouvre un bureau d'avocat en novembre � Qu�bec pour ensuite se transporter � Montmagny. Dans cette ville, il dirigera le journal "Le Courrier de Montmagny".

�lu � 23 ans d�put� lib�ral f�d�ral de Montmagny, en 1904, Armand Lavergne semble vouloir s'affranchir de l'influence de Laurier, qu'il continue de v�n�rer profond�ment (A la mort de Laurier en 1919, il refusera de se pr�senter dans Qu�bec-Est). En d�cembre de la m�me ann�e, il �pouse Georgette Roy. Le couple n'aura pas d'enfants.

En 1905, il se range du c�t� de Bourassa pour tenter de pr�server les droits de la minorit� fran�aise dans les nouvelles provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan.

Malgr� toute l'affection qu'il lui porte, Laurier l'expulse du parti lib�ral en janvier 1907. Armand Lavergne abandonne son mandat f�d�ral et oriente son action vers la sc�ne provinciale o� il est �lu d�put� de Montmagny en 1908.

En juillet 1910, il force litt�ralement le gouvernement lib�ral du Qu�bec � adopter un texte de loi qui oblige les entreprises de services publics � s'adresser en fran�ais leurs clients. C'est la loi Lavergne.

S'il est report� a son poste en 1912, � partir de 1917, il s'ensuit pour lui une p�riode difficile sur le plan politique alors qu'il encaisse, coup sur coup, quatre revers aux �lections f�d�rales et un aux elections provinciales. En cours de route, en octobre 1924, il passe dans les rangs conservateurs. C'est sous cette couleur, en juillet 1930, pouss� par la vague conservatrice, qu'il retournera � Ottawa � titre de repr�sentant du comt� de Montmagny.

En septembre, �g� de 50 ans, il est choisi vice-pr�sident de la Chambre des Communes. Il est malade et d�pit� de ne pas avoir �t� nomm� ministre par Bennett.

Il donne son appui au mouvement Jeunes-Canada, form� de jeunes nationalistes qui reprennent ses id�es de jadis. Il leur confie la barque qu'il a mise a l'eau, il y a vingt-cinq ans : "Qu'ils la fassent parvenir au port, pavillon au vent, salu�e par les canons des citadelles ennemies..."

En octobre 1933, Armand Lavergne favorise Maurice Duplessis au Congr�s du parti � Sherbrooke. "Ouvrez-lui les portes de la gloire, il en est digne", clame-t-il au sujet du futur premier ministre du Qu�bec.

Il se s�pare presque compl�tement du parti conservateur, se penche sur son pass� et entreprend d'�crire ses souvenirs. Cette brochure "Trente ans de vie nationale" sera publi�e aux �ditions du Zodiaque le 15 mars 1935, dix jours apr�s son d�c�s des suites d'une pneumonie, dans la capitale f�d�rale.

L'ann�e suivante, marquera un p�lerinage nationaliste au tombeau d'Armand Lavergne, au cimeti�re de l'�glise Saint-Christophe d'Arthabaska. Sur sa pierre tombale (une immense croix, une oeuvre du sculpteur �mile Brunet, orn�e du fleur de lys), il est inscrit : "Pour sauver nos droits, il faut combattre et se sacrifier".

R�f�rences : Armand Lavergne, par Marc La Terreur, FIDES, 1968; photo Archives nationales du Qu�bec � Qu�bec.

Avis
Monsieur Alain Bergeron, auteur de cet article, est � la recherche de photos, lettres, documents...etc, concernant Suzor-Cot�.
Mr Bergeron qui est pr�sentement en train d'�crire un livre sur Suzor-Cot� peut �tre rejoint, soit par son adresse �lectronique [email protected]
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R�ponse assur�e a ceux et celles qui se manifesteront.

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