Marie-Anne Couillaud  

arie-Anne Couillaud dit Roquebrune


arie-Anne le troisième enfant de la famille est née le 3 octobre 1681 à Contrecoeur et a été baptisée le lendemain par le curé Duplein à Contrecoeur. Le curé Duplein était prêtre missionnaire du Séminaire de Québec et faisait les fonctions curiales dans cette paroisse. L'année 1681 fut l'année d'un important recensement. Les registres de Contrecoeur/St-Ours ont presque tous disparu pour la période de 1687 à 1702, un bon nombre à cause d'un incendie chez le chirurgien Jean Bouvet dit Lachambre qui, avec Marie-Madeleine Bedeguin, formait un couple sans enfant. Il hébergeaient le missionnaire de passage, et conservaient les registres de la paroisse naissante.

On sait qu'elle a épousé Léonard Giraud dit Lachaume parce que sur une liste dressée par l'intendant Champigny concernant les couple ayant droit à une dot de 50 livres donnée par le Roi leurs noms y sont mentionnés. Léonard était peut-être le fils de Nicolas Guillaud sieur de Lachaume et de Marie-Madeleine Rotty mariés à Québec le 22 octobre 1668. Léonard et Marie-Anne se seraient donc mariés avant le 8 (ou le 18) octobre 1700.  Le mari de Catherine Couillaud, la soeur de Marie-Anne, avait aussi reçu telle dot lorsqu'elle épousa Noël Boullier (nommé Bouillard sur le document).

État de la distribution de trois 
mil livres accordées par le Roy en l'année 1700 
pour dotter soixante filles a raison de 50 £ pour 
chacune.
                       Sçavoir.....
(À la 11ème ligne) A Noël bouillard  et Catherine Coüillau
(ligne suivante) A leonard girault  et  marie Coüillau 

Ce Léonard Giraud aurait déclaré être natif de St-Sévérin village de l'évêché d'Angoulême. Il comparaît le 14 avril 1694 comme témoins pour une bastonnade reçu par Étienne Desbiens habitant de Montréal. Il a alors 25 ans et est soldat du sieur de St-Ours à la garnison de Montréal.  Cette même année Léonard Giraud se voit octroyer par le sieur de St-Ours une habitation (une terre) de 90 arpents à la limite de sa seigneurie. Il aurait vendu cette terre à Philippe Boudier (Contrat Adhémar) le 30 décembre 1698. Le notaire Claude Raimbault était témoin. 
Le 12 septembre 1700, avant l'obtention de la dot royale (mentionnée plus haut), Lachaume loue la maison du couple Jean Péladeau dit St-Jean et Jeanne Roy (ou LeRoy) située à Montréal rue St-Vincent. Ce bail, devait se terminer à Pâques. On présume que Léonard et Marie-Anne étaient déjà mariés et qu'ils auraient passé l'hiver à Montréal et, le printemps venu (1701) seraient retournés à St-Ours à l'expiration du bail. Comme Léonard avait vendu sa terre de St-Ours, il avait dû garder un lopin de terre, vraisemblablement entre le chemin royal et le fleuve sur l'emplacement des Grèves (Colonie de vacances pour jeunes à Contrecoeur sur le route 132). Cet emplacement avait aussi été baptisé "Cap Massacre" par Champlain qui avait défait les Iroquois à cet endroit en 1610. 
Le destin tient souvent de la coïncidence bien qu'il faut se rappeler qu'en Nouvelle-France, avec sa petite population les uns sont souvent parent avec les autres et tout le monde se connait.  Le père de Léonard Lachaume, Nicolas Guillaud dit Lachaume, était compagnon d'arme de Philibert Couillaud. Ils étaient tout les deux dans la même compagnie sous le commandement d'Antoine Pécaudy de Contrecoeur. Ils ont combattu côte à côte contre l'avance des Iroquois sur le territoire de la nouvelle colonie.  L'un a un fils nommé Léonard, et l'autre, une fille nommée Marie Anne. Lors du contrat de mariage devant notaire suivi de la cérémonie à l'église, Nicolas et Philibert devaient sûrement être très fiers de leurs enfants.
 
 Malgré que les époux Lachaume et Couillaud aient été mariés deux ans environ, ils restaient toujours sans enfants.  Philibert Couillaud dit Roquebrune décède à l'automne 1700 ou au tout début de 1701. Marie-Anne en avait assez de son mari, le ménage Giraud dit Lachaume et de Marie Anne Couillaud semble ne pas aller trop bien. Même au tout début de leur mariage Marie-Anne semble avoir voulu se débarrasser de son mari par tous les moyens. Le chirurgien de la Compagnie de St-Ours, Vincent Antoine dit Francoeur aurait témoigné formellement que
«... Marie Couilleau... laurait despuis deux ans ou environ solicitté pour lui donner de larsenic quelle luy aurait advoue estre pour empoisonner led(it) desfunt Lachaume son mary en luy promettant ensuite quelle lespouserait...»
Plusieurs autres témoignages du genre suffirent à condamner Marie-Anne Couillaud et son amant, Pierre Viau dit Larose. Pierre Viau était un soldat de la compagnie de St-Ours qui avait dû arriver au Canada au printemps de 1700. D'après Robert Lionel Séguin, le soldat, Pierre Viaux habite chez les Lachaume. Il y a complot entre Marie-Anne et Pierre Viau pour " le tuer pendant qu'il dormoit". On se débarrasse du corps en le jetant dans le fleuve St-Laurent par un trou percé dans le glace. 
Marie-Anne Couillaud sera accusée d'avoir tué son mari Léonard Lachaume avec son amant Pierre Viau en 1702. Pierre Viau sera pendu. Marie-Anne restant introuvable sera jugée par contumace et elle fut condamnée à être pendu en effigie, c'est à dire qu'on pendit un cadre la représentant. On ne croit pas qu'il y ait eu une descendance. Elle disparut en Nouvelle-Angleterre.

L'interrogatoire et le procès-verbal concernant la perquisition faite chez Marie Couillaud

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