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Suzanne MEILLEUR

(Sr Jean-Berchmans des Soeurs de la Providence No 1295)


Sr Jean-Berchmans (Suzanne Meilleur)Marie Suzanne Lucie est née un samedi à Ste-Adèle le 7 mars 1896 et baptisée le 10 et dont le parrain et la marraine étaient ses grands-parents paternels: Ovide Meilleur et Onésime Miron, son épouse. Étant l'aînée de la famille, elle vécut son enfance, choyée par ses parents et grands-parents, et taquinée par ses oncles et tantes qui, dans le temps, vivaient souvent sous le même toit, surtout ceux de Wilbrod, ses soeurs: Clarisse et Euphrasie, sans compter les fréquentes visites plus ou moins prolongées des familles d'Adonias, d'Alexandrine et d'Olympe et, pour un certain temps, de Théodule qui étant demeuré célibataire et se sentant mal, revint de Verner, Ontario, où il pratiquait son métier de forgeron, en plus de grand-mère Lapointe (Helmina Leclaire) et sa fille, tante Brigitte, qui les visitaient souvent.

Ces taquineries - bien inoffensives d'ailleurs - influencèrent grandement, son comportement futur qui était celui d'une fille sage, austère et sérieuse, comportement qu'elle a gardé tout le long de sa vie. On disait souvent qu'elle était née "religieuse"... Le fait qu'elle ait pris charge - en cela, elle était secondée de tante Julie - de la famille le jour de son dix-septième anniversaire de naissance qui coïncidait avec la mort de sa mère (7 mars 1917), lui mit sur les épaules plus de responsabilités qu'une jeune fille de son âge se voit attribuer ordinairement car elle avait à prendre soin, en plus des travaux de la ferme, de cinq frères et de deux soeurs. Ceci n'était pas de nature à agrémenter sa vie et à la rendre plus indulgente, plus plaisante et surtout, plus enjouée. Elle n'eut jamais d'amis de garçon et était indubitablement prédestinée à la vie religieuse. Étant douée d'une rare intelligence, elle a dû discontinuer ses classes pour s'occuper exclusivement des soins de la maisonnée.

Elle était un vrai cordon bleu et une ménagère accomplie. Durant la grippe espagnole, à l'automne 1918, qui n'avait épargné personne, tante Julie décédait à l'âge de 65 ans et il ne lui restait que Germaine pour l'aider aux soins du ménage.

Elle a eu soin de la maison et de la marmaille jusqu'au 20 août 1921, date où elle entra comme novice chez les Soeurs de la Providence, rue Fullum à Montréal. Suivent sa feuille de route et les étapes de sa vie:

  • Assurance sociale 4-431-421-973 0
  • Première communion 8 juillet 1905
  • Confirmation 9 juillet 1905
  • Classes à Ste-Adèle 9e année
  • Entrée soeur de la Providence 20 août 1921 No 5905 à Montréal
  • Renonciation Vol. 2, page 391, no 1170, Montréal
  • Vêture 26 février 1922, Montréal
  • Profession annuelle 28 février 1923, Montréal
  • Profession perpétuelle 28 février 1926, Montréal
  • St-Jean-de-Dieu 15 septembre 1923 - 1er octobre 1960
  • Compagne hospitalière 15 septembre 1923
  • Compagne en pharmacie 15 septembre 1926
  • Assistante-directrice des garde-malades 15 septembre 1936
  • Institut pédagogique, Cours classique B.A. 15 septembre 1936 - 6 juin 1937
  • Institutrice, École des Garde-malades 15 septembre 1936
  • De plus enseigne à l'École de Tech.-Méd. 15 septembre 1943
  • Institutrice des infirmières 15 septembre 1946
  • Prêtée à Lanoraie, 10e et 11e années 2 octobre 1960 - 12 juillet 1961
  • Prêtée à Hearst pour Hôpital du Sacré-Coeur Cartierville 9 novembre 1964
  • Mamectomie droite - Lipome fessier droit - Dr Denis Belcourt 1er décembre 1964
  • Traitements (51) au Cobalt 1er décembre 1964 - 10 mars 1965
  • Retour à Hearst, Ont. 3 avril 1965
  • Extraction dentaire, max. sup. (8) 13 avril 1965
  • Extraction dentaire, max. inf. (6) 19 avril 1965
  • Endosse le nouveau costume 15 octobre 1966
  • Départ de Hearst et arrivée à Cartierville à l'hôpital 21 janvier 1967
  • Retour à Hearst, Ont. 27 février 1967
  • Départ de Hearst, Ont., en vacances à Ste-Adèle 21 juin 1967
  • Arrivée à la maison-mère (Infirmière au 7e et au 3e) 18 juil 67 - janv 74
  • Ablation de l'angiome caverneux sur l'index gauche - greffe cutanée 28 fév 72
  • Arthrite de l'avant-bras droit 28 mars 1973
  • Noces d'or de Vie religieuse, Cérémonie à la Maison-mère.
  • Douleurs du bras droit et asthénie de la main 21 juin 1974
  • Décès 15 janvier 1977 à la Maison-Mère des Soeurs de la Providence, Montréal
  • Funérailles 18 janvier 1977 à la chapelle de la Maison-Mère des Soeurs de la Providence, Montréal
  • Sépulture au cimetière Repos St-François-d'Assise (lot 04D-0352), Montréal

Qualifications

  • Graduée infirmière-hospitalière, Université de Montréal 8 juin 1928
  • Bachelière es Arts - Institut Pédagogique Montréal 30 juin 1937
  • Certificat - Diplôme et Médaille de Premiers Soins aux blessés (Ambulance St-Jean) 1947
  • Certificat cours d'administration hospitalière 9 juin 1949
  • Diplôme de Psychiatrie
  • Certificat d'orientation en défense civile, Arnprior
  • Certificat en Nursing pour la Guerre A.B.C. Montréal

Sa vie en a été une de sacrifices, d'humilité et de soumission à la volonté de Dieu (Son humilité l'ayant toutefois empêchée de devenir Supérieure de l'hôpital de St-Jean-de-Dieu et peut-être, plus tard - qui sait - Mère Provinciale et Mère Générale).

Elle avait pour la vie intérieure un singulier attrait qui se manifestait dans toutes ses actions. Le Seigneur lui fit une large part de sa croix, car ce ne fut qu'après une longue et cruelle maladie qu'elle alla jouir des embrassements du Dieu du Calvaire le 15 janvier 1977.


 

IN MEMORIAM

SOEUR JEAN BERCHMANS -- S. SUZANNE MEILLEUR 2953

Seigneur, me voici... Lors du don plénier, tel fut le mot d'ordre de Soeur Suzanne qui, sa vie durant, répondra par un OUI généreux à toutes les volontés du Seigneur. Dès sa profession, elle est nommée à Saint-Jean-de-Dieu, compagne hospitalière, puis, successivement : compagne-pharmacienne et assistante directrice des gardes-malades. Expérience faite, deux ans d'études à plein temps lui assurent le parchemin attestant sa compétence pour enseigner dans les écoles de gardes-malades, de technologie médicale et d'infirmière.

Après 37 années d'enseignement, S. Suzanne, fort appréciée de ses élèves et des responsables de l'hôpital, quitte généreusement cette mission, pour le service pharmaceutique à notre hôpital de Hearst, dernière étape de ses 44 ans de pleine activité. Sans alléguer la diminution de ses forces et, sans égard pour le mal dont elle souffre discrètement, elle arrive à la Maison Mère en 1967 et aide les malades au troisième étage. Après s'être donnée jusqu'au bout, notre chère soeur perçoit au tréfonds d'elle-même, l'invitation du Maître : ... « Venez à moi, vous qui peinez et ployez sous le fardeau et je vous soulagerai ». Quoique le sacrifice soit lourd, le « Me voici Seigneur » du don initial ne se fait pas attendre. Elle abandonne la tâche et prend définitivement place à l'infirmerie comme malade. Dès lors, oubliant le chemin parcouru, elle entend s'avancer plus parfaitement, vers des régions plus hautes, que celles de la terre, la parole du Seigneur « Venez, vous qui peinez ». Soeur Suzanne l'a gardée dans son tabernacle intime, l'a contemplée à satiété dans le silence de la solitude, durant les années de sa pénible maladie qu'elle supporte sans exigence, sans plainte aucune, mais sans oublier le « merci » après les visites reçues tout comme les services qu'on lui rend. Aidée de la Vierge des Douleurs et de sa soeur Germaine, s.p., qui l'a précédée dans le ciel, elle gravit courageusement sa rude montée vers le père.

Douée d'une belle intelligence, d'un jugement sûr, favorisée d'une piété solide, Soeur Suzanne, religieuse simple et charitable, s'est tenue sur le sol évangélique toute sa vie, aussi, elle a trouvé dans le Seigneur, « Le Grand Suffisant »... Celui qui seul apporte à l'âme, le bien véritable.

Près du lit funéraire de notre chère soeur partie samedi le 15 janvier pour le Royaume de l'Amour, recueillons son secret ; ... Dans l'ardeur de sa foi théologale, héritage ancestral sans doute, Soeur Suzanne a reconnu la voix de Dieu dans les événements, elle a accueilli le Christ dans l'autorité et dans toutes les personnes avec qui elle vivait. Nul membre du Corps mystique, religieuses ou laïcs, qui n'ait trouvé chez elle, le sourire qui traduit la joie de L'E C C E Q U A M B O N U M et de la rencontre. Aussi croyons qu'au terme de ses 54 années de vie consacrée, le Seigneur l'attendait pour la combler et donner le baiser de la paix et de la parfaite réconciliation à celle qui, dans sa vie religieuse et professionnelle fut fidèle à l'Époux de son alliance.

Soeur Suzanne, sur votre chevet de malade, le Seigneur a daigné vous broyer par la souffrance, souffrances que Lui seul et vous, connaissiez, afin qu'avec Lui, par Lui et en Lui, constamment en état de prière et d'acceptation s'accomplisse en plénitude votre méritante vie. Maintenant que votre coeur est voué à l'Amour véritable et sans fin, vous serez comblée, en raison de vos multiples f i a t s ... vous verrez la Lumière.

Puissiez-vous entrer très tôt dans vos possessions en pleine clarté de la béatitude éternelle. De là, priez pour vos parents que vous avez aimés et qui vous ont aimée... pour votre Communauté qui perd en votre personne, une religieuse accomplie.

LES SOEURS DE LA PROVIDENCE DE MONTRÉAL
et les membres de la famille Meilleur
recommandent à vos prières
SOEUR SUZANNE MEILLEUR
(Soeur Jean Berchmans)
rappelée à Dieu, le 15 janvier 1977
Infirmerie de la Providence, Maison mère
Age : 80 ans - vie religieuse : 54 ans

 

Liturgie Eucharistique :
18 janvier 1977, à 14 heures
Maison mère
5655, rue de Salaberry, Montréal

Inhumation :
Cimetière de la Providence
7440 est, rue Notre-Dame, Montréal

J'étais dans la joie, quand je suis
partie vers la maison du Seigneur.
Ps 121, 1

 

Conformément à une demande manuscrite de Soeur Suzanne Meilleur du 14 octobre 1970, réitérée le 17 avril 1972, exprimant le désir « de ne pas avoir de nécrologie ». Je crois qu'il convient de satisfaire ce souhait.

Je suis convaincu que ce noble sentiment vécu par celle-ci, renaîtra en nous chaque fois que nous prendrons conscience de son humilité édifiante qui a toujours été l'apanage de sa vie civile et religieuse. Marcel Aymé ne disait-il pas « L'humilité est l'antichambre de toutes les perfections ».

V.M.

Madame Germaine L. Meilleur
Docteur et Madame Viateur Meilleur
Monsieur Stolland Meilleur
Monsieur et Madame Georges Meilleur
M. et Mme Joseph-Octave Meilleur

vous expriment leur profonde reconnaissance
pour les témoignages de sympathie que vous
leur avez offerts à l'occasion du décès de
Soeur Suzanne Meilleur, f.c.s.p.
Montréal, le 15 janvier mil neuf cent soixante-dix-sept


Recherche par Viateur Meilleur, de Ste-Adèle

Mise à jour le 15 décembre 2000 par Paul Meilleur, de Ste-Adèle

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paul.meilleur@yahoo.com