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Paul MEILLEUR
Andrée MÉTIVIER
Andrée Métivier et Paul Meilleur  
naissance 10 juillet 1918 à Thefford-Mines,
décès 15 août à C.H. Charles-Lemoyne, Longueuil, âge : 71 ans, d'amiantose, sépulture à Ste-Julie-de-Verchères ou au Repos St-François d'Assise (lot EX-1989), Montréal,


Père :  Arthur MEILLEUR
Mère : Exilda MERCIER

 

emploi(s) : Paul travailla à la mine Johnson jusqu'à une retraite prématurée causée par l'amiantose, une maladie industrielle alors nouvellement reconnue.
naissance 5 octobre 1921 à Thetford-Mines,
décès 18 décembre 2006 au Centre de Santé de la région de Thetford-Mines, âge : 83 ans, funérailles 8 janvier 2005 au Salon funéraire de L'Amiante, Thetford-Mines, (nécrologie).


Père :  Wellie B. MÉTIVIER
Mère : Léonie LAMONTAGNE



Marié(e) 1er février 1940 à Thetford-Mines, 

2 enfants :



1.1. Luc MEILLEUR, naissance 4 juillet 1940 à Saint-Maurice, Thetford-Mines. Mariage 21 mai 1966 à Les Hauteurs, Rimouski, Carole DUMAIS, naissance 20 décembre 1943 à Les Hauteurs, Rimouski (fille de Roland DUMAIS et Laurette GAGNON).Une fille.

1.1.1. Mélanie MEILLEUR, naissance 10 janvier 1976 à Montréal, baptême à Sainte-Julie-de-Verchères. Conjoint(e) 12 novembre 2005, Jérémie CÔTÉ, naissance 23 avril 1978 à La Baie, Ville de Saguenay. (fils de Michel CÔTÉ et de Johanne BOUCHARD) 2 fils : Olivier (n. 9 septembre 2008 à Laval) et Antoine (n. 12 septembre 2011 à Laval).


1.2. Christine MEILLEUR, naissance 3 avril 1955 à Sherbrooke, baptême 16 octobre 1956, décès 13 mars 2009 à l'hôpital Saint-François d'Assise, Québec, âge : 53 ans, funérailles 21 au Salon-Chapelle de la Maison Gamache & Nadeau, Thetford-Mines. Mariage 7 juin 1976 à l'église Notre-Dame-de-la-Présentation, Thetford-Mines, Mario GRAINDLAIR, naissance 23 mai 1954 à Thetford-Mines (fils de Maurice GRAINDLAIR et Marie-Paule DUVAL). 2 enfants.

1.2.1. Heidi GRAINDLAIR, naissance 3 août 1981 à Québec. Conjoint(e) été 2008, Sébastien BEAULIEU, naissance 14 décembre 1978 à Restigouche NB. (fils de Louis Louis-Philippe BEAULIEU et de Marjolaine BEAUDOIN) 2 filles : Florence (n. 4 avril 2010 à Québec) et Béatrice (n. 7 avril 2018 à Québec).

1.2.2. Nathan MEILLEUR, naissance 26 janvier 1987 à Québec, emploi(s) Musicien, Directeur de comptes pour une agence de Marketing de Québec nommée LES MAUVAIS GARÇONS. Conjoint(e) 2014 Limoilou, Québec, Sarah-Amélie NADEAU FORTIN, naissance 24 février 1989 à Québec. 2 fils : Jules (n. 29 avril 2016 à Québec) et Louis (n. 19 décembre 2018 à Québec).


BIOGRAPHIE

Vie de Paul Meilleur et Andrée Métivier

Paul est le fils d'Arthur Meilleur et d'Exilda Mercier mariés à Montréal, le 5 mai 1913, à l'église du  Sacré-Cœur. Il naquit le 10 juillet 1918 à Thetford Mines. Son père Arthur décéda le 6 octobre 1918 de la grippe espagnole qui tua 21 millions de personnes à travers le monde en 2 ans. Prise au dépourvu, sa mère Exilda épousait en seconde noces, le 13 juin 1921 à Thetford Mines, Cyrias Lord, originaire de Plessisville. Peu après ce mariage, les enfants Meilleur ont été confiés à l'orphelinat de St-Damien, près de Québec, qui était dirigé par la sœur de Cyrias, Sœur Ste-Hélène.

Paul demeura à l'orphelinat jusqu'à l'âge de 12 ans. Pendant deux autres années, il fut confié à l'orphelinat de Black-Lake. A l'âge de 14 ans, il travailla chez un agriculteur de Kinnears-Mill pendant deux ans comme homme à tout faire.

Il débuta le travail à la mine Johnson à l'âge de 16 ans. Selon les besoins des opérations de la mine, Paul travailla à la courroie de triage "picking table" pour séparer l'amiante de la pierre sèche, et à 18 ans il travaillait dans le puits au chargement de boîtes de minerai. Le minerai était ainsi remonté à la surface dans ces "boîtes" à l'aide de treuils. Le chargement des boîtes était un travail payé à la pièce. Pour accéder aux meilleures équipes, les jeunes devaient démontrer leur force physique afin de déloger le plus faible de l'équipe convoitée. Par la suite, il fallait défendre sa place et répondre à tous les défis lancés afin de la conserver. À vingt ans, il faisait partie de la meilleure équipe et n'était plus défié. Avec ce bon salaire, Paul fut d'un grand support financier à sa mère et à sa famille Meilleur et Lord.

Comme d'autres garçons, Paul remarqua Andrée Métivier, fille de Wellie Métivier et de Léonie Lamontagne qui habitait le 7 rue Notre-Dame sud. La charmante jeune fille était souvent assise sur le balcon en convalescence d’une longue maladie entre l’âge de 10 à 17 ans. Elle a souffert d’ostéomyélite qui fut enfin guérie par l’arrivée des antibiotiques. Paul fut l'élu de son cœur et ils se marièrent le 1er février 1940. Les jeunes mariés furent hébergés par les parents d'Andrée, au 7 rue Notre-Dame sud. C’est d’ailleurs là que je suis né le 4 juillet 1940 avec difficultés reliées à l’infirmité d’Andrée des suites de sa longue maladie des os.

Soucieux d'être plus autonomes, Andrée et Paul louèrent un logis sur la rue Legendre. Malheureusement, le logis situé près d'un commerce de forge, était mal chauffé et infesté par la vermine. Wellie insista donc pour que la petite famille revienne au 7 rue Notre-Dame sud. Les deux familles co-habitèrent jusqu'en 1943.

Par la suite, ma famille  déménagea  à plusieurs reprises, d’abord à l’édifice Paré du quartier Mitchell en 1944 et 1945. Wellie travaillait à une mine de fer du temps de la guerre. A la fermeture de cette mine, Wellie fit en sorte que Paul obtienne une maison qui fut déménagée en 1944 de Black-Lake à la paroisse de St-Maurice de Thetford, sur la rue Gingras.  Des frais médicaux à payer, mes parents ont dû vendre cette maison inachevée à Maurice Marois pour la somme de $1,250 en 1946.
 
En 1946,  pendant une autre convalescence d’Andrée, la famille habita à la nouvelle maison de Wellie à St-Noël. J’ai donc fait ma  première année du primaire à St-Noël avec ma  tante Carole Métivier du même âge que moi.

En 1947, la famille  déménagea au 87 rue Cyr jusqu’en 1950. Roland Corriveau, un ami d’enfance de mon père, lui avait loué le devant et le 2e étage de sa petite maison. Les deux familles se partageaient la cuisine et la salle de bain. De 1950 à 1953, ma famille loua un loyer de 3 pièces au 440 Avenue Labbé, juste en face de la rue Charest, 2e étage du dépanneur Hébert.

De 1949 à 1952, Andrée fut traitée pour une infection aux cordes vocales à l'hôpital St-Sacrement de Québec par le docteur Caux par des traitements de radiothérapie. En 1953, elle fut référée à l’hôpital Notre-Dame de Montréal aux soins du docteur Montreuil qui lui administra des traitements nouveaux de radiothérapie après avoir pratiqué une greffe dans la gorge. Aux pires moments, Sylvia Métivier, jeune sœur d’Andrée et son époux François Goulet, qui habitaient Montréal, défrayèrent les coûts de surveillance additionnelle qui était requise. On récitait des chapelets en famille chez Léonie car on craignait qu’Andrée en meure.

En 1953 Paul acheta de l’entrepreneur Antonio Gagné, dénommé Doudou Gagné, une  maison au 337 Ouellet Ouest pour la somme de $6,000. La maison de modeste dimension d’un étage à toit plat a été achetée inachevée. La maison reposait sur des poteaux, donc sans fondation, sans parements sur les murs extérieurs, sans plomberie, les murs intérieurs non finis, et sans système de chauffage. Tout était à faire. La plus lourde tâche a été de construire une fondation avec des pierres trouvées un peu partout et aussi provenant de la mine. Les poteaux étaient remplacés les uns après les autres par une colonne de pierre, et finalement on remplissait entre les colonnes de pierre. Toute l’excavation était faite à la pelle. Plus tard,  toute la terre à l’intérieur du périmètre de la fondation a été enlevée aussi à la pelle pour avoir un sous-sol d’environ 6 pieds. C’est la raison qui explique la porte de garage à l’avant gauche de la maison, il fallait sortir la terre à la brouette. C’était alors le maximum que mes parents pouvaient payer.

Rapidement, la maison devint assez confortable, du moins je n’ai pas souvenir d’inconfort et j’ai eu une belle adolescence. Bravo à mes parents.

La maison était bâtie sur un terrain loué par Antonio Gagné. Ce n’est qu’en 1963, alors que les titres du terrain devenaient clairs, que le contrat de vente fut signé avec M. Gagné devant notaire.

C’est là que Paul a pris possession de sa première auto, une Pontiac 1940, mise en état de marche par son frère Roland. Jusque vers 1954, la bicyclette et éventuellement une petite moto BSA 125cc faisait office de transport de la famille.

Après sa guérison de la gorge d’Andrée, mes parents décidèrent d'adopter un enfant par l'entremise de religieuses européennes établies depuis peu à Sherbrooke. Christine fit donc son arrivée dans la famille le 16 octobre 1956 à l'âge d'un an et demie. Elle était née le 3 avril 1955. Christine souffrait d'une néphrose (inflammation des reins) et dut être hospitalisée à quelques reprises à Thetford, Montréal et Sherbrooke.  Elle recevait de la cortisone et des antibiotiques ce qui enflait son petit corps. Cette maladie fut contrôlée vers l'âge de 12 ans.

En 1958, Paul construisit un petit chalet d'été au lac Aylmer, dans le secteur du Pensu. Il utilisa que des matériaux recyclés. Christine y vécut sa jeunesse, Mélanie, ma fille, y passa aussi de bons moments avec ses grands-parents et sa tante Christine.  Plus tard, l’acte de propriété a été transféré à Christine et Mario.

De 1942 à 1974, Paul travailla principalement au service de la cour de la mine Johnson avec Bob Mathers et Albert Pomerleau. Pendant plusieurs années il conduisit un camion à dompeuse. Suite à l'incendie du moulin de la mine Lake Asbestos le 8 décembre 1974, des mines furent fusionnées et plusieurs postes furent abolis. Après une longue grève, Paul fut contraint d'accepter en 1975, un poste de mineur dans les galeries souterraines.

Il subit un accident de travail mineur en 1976. Des examens médicaux révèlent alors qu'il souffre d'amiantose, 10% de la superficie de ses poumons est déjà affectée. Pourtant, tous les examens pulmonaires subis durant les dix années précédentes, sous l’égide de la clinique médicale des mines, mentionnaient toujours un diagnostic "apte au travail  A-1". Aucune mention de début de maladie pulmonaire ne lui avait jamais été faite. Paul ne ressent alors aucun symptôme.

Après le scandale des dossiers médicaux cachés des travailleurs de l’amiante, la CSST a reconnu l'amiantose comme maladie industrielle. Paul a choisi de prendre une retraite bien méritée après 42 ans de service et il fut indemnisé par la CSST jusqu'à l'âge de 65 ans.

Un retour sur l’historique du 337 rue Ouellet O, pour expliquer comment on est arrivé à y construire un 2ième étage.  En 1971, Simone Meilleur, sœur de Paul qui devenait veuve de son deuxième mari, a proposé à mes parents de leur prêter $10,000 pour construire un logement au dessus de la maison afin qu’elle y habite,  ce qu’elle a fait avant un retour au Texas. Une convention devant notaire avait été signée. Chacun y trouvait son compte.

Christine et Mario y ont alors habité à partir de 1976, année de leur mariage jusqu’à leur départ pour Québec en 1978. La maison de la rue Ouellet fut alors vendue en 1978,  avec une quittance de Simone après lui avoir remis $7,500.

Paul et Andrée habitèrent différents logements dans le quartier St-Noël. Pendant quelques années, ils purent s'offrir de bonnes années de retraite, mais sans jamais oublier que les poumons de Paul se dégradaient. Ils décidèrent de déménager à Ste-Julie-de-Verchères en 1987 espérant que l'air pur de Ste-Julie améliorerait la situation.
 
La maladie de mon père progressait à un rythme rapide comme une tâche d'huile sur l'eau, 18% de la superficie des poumons affectée en 1978, 35% en 1980, 75% en 1984 et 100% en 1988. Paul devait alors respirer un mélange d'air et d'oxygène pour survivre. Il décéda le 15 août 1989, moins de 24 heures après son entrée à l'hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil.

Andrée vécut à Ste-Julie pendant deux ans avant de retourner habiter à Therford Mines, dans un milieu qui lui convenait mieux. La maladie devait toutefois revenir la hanter. Des problèmes de respiration reliés à la maladie des années 50 sont survenus. Elle était soignée à Québec et Christine et Mario lui ont été d’un soutien constant. Andrée n’a jamais fait le deuil de Paul, ce qui a sans doute eu un effet sur sa santé.

En 1997, elle fut aussi soignée pour un cancer aux ganglions. Cette maladie fut contrôlée pendant 7 ans.  Elle vécut donc une vie normale dans son propre appartement à Thetford Mines. Cette même maladie revint la hanter en 2004.

Compte tenu qu'Andrée était en possession de toutes ses facultés mentales et qu'elle vivait de façon autonome, les spécialistes en oncologie lui offrirent les traitements appropriés. La grande incertitude, compte tenu de son âge avancé, était sa capacité à résister aux effets secondaires de ces traitements.

En réunion avec son médecin, à laquelle j’assistais, le docteur lui a expliqué les risques et elle décida de recevoir les traitements. Les traitements étaient difficiles à tolérer et elle a dû être hospitalisée plus de 50 jours entre les traitements  au cours des derniers mois. Le 16 décembre 2004, elle décidait en ma présence, de suspendre les traitements pour une période d’au moins six mois afin de vivre sur les bons résultats déjà acquis. Le sort en décida autrement, elle décéda le 18 décembre à l’hôpital de Thetford Mines, soit 48 heures après sa décision, des suites d'une infection nosocomiale ayant causé une gastro-entérite.

Comble de malheur, Christine décéda à Québec, le 13 mars 2009, des suites d’une embolie pulmonaire. Elle rejoignait ses parents qui lui étaient si chers, au détriment de sa famille, Mario, Heidi et Nathan qui lui étaient aussi très chers, comme tous les autres membres de la famille de Paul et Andrée.

J’ai écrit ces quelques lignes pour laisser des traces de la vie de Paul et Andrée et à tous leurs descendants.

Préparé par Luc Meilleur
Révisé le 14 juin 2020



Recherche, textes et photos par Luc Meilleur, de Laval

Mise à jour le 30 avril 2016 par Paul Meilleur de Sainte-Adèle
Mise à jour le 31 janvier 2021 par Luc Meilleur, de Laval

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