JEAN TRUDEL
Jean Trudel, fils de Jean Trudel et de Marguerite Noyer, est né vers 1629, à Parfondeval, près de Mortagne, au Perche, en France.
Au printemps de 1655, arrivent du Perche, deux tisserands en toile, deux amis inséparables : Jean Trudel et Pierre Maheust, dit des Hasards. Cette année 1655 est particulièrement difficile pour la jeune colonie; plusieurs habitants se font massacrer, malgré la paix précaire conclue l'année précédente avec les représentants des cinq nations iroquoises. Parmi elles, les perfides déloyaux Agniers sont les seules à ne pas tenir parole.
Bravant les rôdeurs
sanguinaires, Jean Trudel et Pierre Maheust ne craignent pas,
quelques mois seulement après leur arrivée, de louer pour trois
ans un arrière-fief situé dans la seigneurie de Beauport. Ce
domaine d'environ 52 arpents adossé à la rivière Montmorency.
Le 8 septembre 1655, les deux associés le prennent à bail de
Juchereau. Il y a une maison de 42 pieds de longueur, une grange
de 50 pieds de façade et une étable de 20 pieds en carré.
Cette terre appelée "la Chesnaye" comprend
aussi un jardin, du sol labourable et... beaucoup de forêt.
Le 13 novembre 1655, il se présente chez le notaire François Badeau, à Québec, pour son contrat de mariage avec Marguerite Thomas. Ce document révèle que Marguerite Thomas, née en 1634, est la fille de Jean Thomas et de Marguerite Fredray de la paroisse de Stavelot, près de Liège, en Belgique. La cérémonie nuptiale se déroule dans l'église de Québec, dès le lendemain.
Le 29 septembre 1657, les Trudel délaissent leur habitation temporaire du fief de la Chesnaye pour aller habiter à la côte de Beaupré sur une terre de deux arpents et deux tiers de front, face au fleuve, sur 126 arpents de profondeur, que lui concède Jean-Baptiste Legardeur de Repentigny. L'ancêtre a alors pour voisins immédiats, au nord-est, Marc Barreau, et au sud-ouest, son inséparable ami Pierre Maheust. Ce dernier a obtenu, le même jour, une terre de mêmes dimensions que celle de Trudel. Tous deux se retrouvent dans les limites de la paroisse de Château-Richer lorsque celle-ci est formée en 1661. Puis trois ans plus tard, la partie ouest de ce territoire devient l'Ange-Gardien. Encore une fois, les Trudel changent de paroisse sans déménager. Le 18 octobre 1664, Jean offre sa maison pour y tenir l'élection des premiers marguilliers, la première messe est même célébrée chez les Trudel.
Huit des onze enfants de Jean Trudel et de Marguerite Thomas ont fait souche, dont deux fils ont des liens dans cette généalogie et une fille.
Le premier, Pierre Trudel, né le 6 décembre 1657 et baptisé à Québec le 24 mars 1658. Dans un premier mariage à Château-Richer, le 26 février, il épouse Françoise LeFrançois, et ils ont trois fils et sept filles, mais elle décède en décembre 1701. Dans un second mariage à l'Ange-Gardien, le 30 avril 1702, il épouse Marguerite Jacob, fille d'Étienne Jacob, notaire royal, et de Jeanne Fresset. La famille s'établit à l'Ange-Gardien et a quinze enfants, dont deux filles nous concernent. Geneviève, née en 1707 qui épouse en 1729, François Valin, fils de Nicolas Valin et Anne Tru. La deuxième, Marguerite, née en 1713, devient l'épouse en 1739, de François Côté, fils de Joseph Côté et de Thérèse Huot.
La fille de l'ancêtre, Marie-Madeleine Trudel, née le 15 juin 1659, devient l'épouse de Pierre Lefebvre, en 1674, à L'Ange-Gardien.
Le troisième, l'autre fils, Nicolas Trudel, est né le 4 avril 1662 et est baptisé à Château-Richer, le 12. Il épouse à L'Ange-Gardien, le 7 janvier 1684, Barbe Letartre, fille de l'ancêtre René Letartre et de Louise Goulet (trois fils et sept filles). Nicolas a séjourné au lac Saint-Jean avant son mariage. Il devient le propriétaire du fief Charleville, à la côte de Beaupré.
La famille de Jean Trudel est mentionnée dans les trois grands recensements de la Nouvelle-France au XVIIe siècle, toujours à la côte de Beaupré. En 1666, l'ancêtre est dit âgé de 37 ans et sa femme de 32. En 1667, on y note en plus, la présence de neuf bestiaux et la mise en valeur de quatorze arpents. Enfin, en 1681, la famille a deux fusils, et huit bêtes à cornes, non loin des trente arpents déjà défrichés.
Le 5 décembre 1683, Jean Trudel offre un bail et fait cession à son fils Nicolas. Le 4 juin 1685, tous deux demandent le procès-verbal du bornage de leurs propriétés.
Marguerite Thomas rend l'âme, à l'âge de 62 ans, le 30 août 1695. Quatre ans plus tard, les registres de l'Ange-Gardien rapportent la mort de l'ancêtre. Il est décédé le 25 novembre 1699.