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BELGIANS IN AMERICA:    Biographies of Belgian settlers  

American Censuses
1850/1860/1870
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The settlers

The Catholic Missions

L'épopée de l'Abbé Sylvain HANNICQ (ou HUNINCQ)

in "Histoire de la commune d'Itre" pp 139-141
par Gustave PELGRIMS


Né à Ittre le 14 septembre 1818, fils de Jean, maître maçon et de Marie Catherine De Houx, fille du fermier de la ferme del Motte. Ordonné prêtre à Tournay, le 18 septembre 184.7. Principal du Collège de Liessies à Ath en 1853, parti pour la Floride le 24 septembre 1859, Curé de Ste Marie dans l'île de Key West, le 1er février 1860, y décédé le 26 août 1862.

Mort héroîque de l'Abbé Hannicq.

Un habitant d'Ittre, Mr Joseph Cayphas possède, apposé sur le panneau intérieur d'une garde-robe ancienne, acquise jadis sur place, un extrait d'un journal de l'époque, publiant, avec l'annonce de sa mort une lettre, la dernière, adressée par l'abbé Hunincq à sa mère, le 18 août 1862. II écrit: « Quoique depuis sept mois au milieu des morts et des mourants, je suis encore assez bien portant pour visiter mes nombreux malades; nous avons eu ici, vous le savez, le typhus dans l'armée; j'avais six à sept hôpitaux à visiter fréquemment. La fièvre jaune vient de remplacer le typhus; je l'ai eue moi-même légèrement pendant trois semaines; j'aurais été probablement plus vite guéri si j'avais pu me soigner mais j'étais obligé quelquefois de quitter le lit pour me faire trainer, en voiture, au chevet des catholiques mourants .......

Huit jours plus tard, le 24 août, après avoir visité un malade il ressentit de nouvelles atteintes de la fièvre jaune et, sentant lui-même que sa fin approchait, il donna, étant seul prêtre résidant dans l'île, à son catéchiste des instructions pour régler ses funérailles et il rendit son âme à Dieu, deux jours après.

Lettre de Monseigneur Vérot, évêque de Savannah, administrateur apostolique de la Floride au Conseils Centraux de la Propagation de la Foi. (archives de la Cure d'Ittre).

Saint Augustin, Floride, 28 janvier 1863.

J'ai la grande douleur de vous annoncer la mort d'un des missionnaires qui m'accompagnèrent de France, en 1859. Monsieur l'Abbé Sylvain Hannicq, ancien principal du Collège d'Ath, dans le diocèse de Tournai en Belgique, a succombé à la fièvre jaune le 26 août 1862, à Key-West où l'épidémie a fait d'affreux ravages pendant l'été dernier. Je n'ai eu d'autre consolation dans l'affliction extrême où cette nouvelle m'a plongé que de savoir qu'il était mort en vrai missionnaire, les armes à la main et dans l'exercice héroïque des plus sublimes vertus, il était seul prêtre à Key-West qui est une île de la Floride: il a donc expiré sans la présence d'un confrère et sans le secours que l'Eglise donne aux mourants, mais cette privation n'a été pour lui que l'occasion d'un triomphe plus glorieux et d'une couronne plus brillante. Il est mort littéralement martyr de la charité. J'ai reçu d'une manière indirecte des nouvelles de cette mort édifiante.

Au fort de la contagion, il avait 8 hospices militaires à desservir, il était au milieu des morts et des mourants nuit et jour et outre ces hôpitaux qui seuls auraient réclamés plusieurs ouvriers, il parcourait encore la ville dont les habitants aussi bien que les soldats avaient été frappés par le fléau. Pendant longtemps il s'est trouvé dans une atmosphère empestée et il était impossible, comme l'écrit un médecin de l'endroit, qu'il put résister à la virulence du poison. Le dimanche 24 août il dit encore la Messe et exhorta le peuple à s'approcher des Sacrements. Mais cet effort l'acheva; il fut obligé de se mettre au lit. Ses travaux n'étaient pas encore terminés. Il entendit les Confessions sur son lit d'agonie jusqu'à quelques heures avant sa mort, qu'il perdit la parole et bientôt la connaissance. Le même médecin m'écrit qu'il ne savait pas l'indiscrétion des fidèles, comme il l'appelle, il croyait que ses visites empressées étaient simplement des signes de l'attachement du peuple à son pasteur.

L'esprit de foi est toujours admirable; mais dans notre missionnaire il a été poussé à un héroïsme pour lequel nous n'avons qu'à remercier l'auteur de tout son parfait.

La population tant catholique que protestante a montré qu'elle savait apprécier cette abnégation sans bornes. Les funérailles ont été aussi splendides qu'elles pouvaient l'être, sans la présence d'un ministre de la religion pour y présider. La cloche de l'église épiscopalienne a sonné la marche funèbre. Les restes précieux du saint prêtre ont été portés sur les épaules de 8 notables de Key-West. La ville et l'armée ont rivalisé pour témoigner leur profonde émotion au spectacle d'une charité et d'un dévouement remarquables. Les deux journaux protestants de la localité ont retenti de son éloge et le chapelain protestant de l'armée a lui-même composé un article à la louange de Mr Hannicq, exprimant le désir de voir parmi les siens des imitations d'un courage si admirable. »



De son côté, le Docteur White Hurst écrit:  
Lettre traduite de l'anglais par le comte de Robiano, châtelain de Braine-le-Château. (archives de la Cure d'Ittre.)

« peu d'hommes ce sont fait plus aimer dans une paroisse que le Père Hannicq. Venu parmi nous de la Belgique comme missionnaire inconnu et étranger à la langue, il su se concilier à la fois l'amour et l'estime de la paroisse. En peu de temps il acquit la connaissance de l'anglais au point qu'il était capable de prêcher dans cette langue aussi bien qu'en français et en espagnol.

Aimable et conciliant il remplit ses devoirs envers les autres; comme prêtre il portait au bien, se tenait intrépidement au chevet des moribonds et su ainsi remplir la mission de servir Dieu et ses frères. Quand on lui conseillait de prendre des précautions, son unique réponse était que, comme prêtre, il devait ses services aux malades et affligés et que s'il succombait, ce serait avec les armes de l'amour chrétien dans l'accomplissement de son devoir.

La mort l'a appelé vraiment dans la plénitude de la charité et du travail. Et dans la liste des victimes i1 ne saurait y avoir une vie plus pure et plus belle, personne qui servit aussi bien son Dieu en servant la cause de l'humanité.