MieCouillaud
Le Crime de Marie-Anne Couillaud

Click here for an English Version 
A new English version will appear as soon as this new text is translated.


Au début du XVIIIème siècle, un meurtre pour le moins étrange tint les tribunaux de l'époque en haleine durant plusieurs mois. Ce crime dont l'empleur est presque aussi grotesque que celui de la célèbre histoire de la Corriveau, qui surviendra 60 ans plus tard, reste quasiment inconnu dans mémoire des Québecois. Le crime se déroule au début du mois de février 1702 sur les rives du St-Laurent à quelques kilomètres au sud de ce qui est aujourd'hui la ville de Tracy. Je reprends ici un texte écrit par Monsieur Simon Larocque qui résume en quelques lignes son ouvrage  publié en 2001  sur cette affaire.  Ce texte a paru dans le Bulletin de la Société de Généalogie de Québec, Vol. 25 No 7 et 8.  Je laisse l'adresse de M. Simon Larocque au bas de cette page pour ceux qui voudrait se procurer ce livre.  Cette page remplace celle affichée précédemment et qui avait été tirée du récit de M Robert Lionel Séguin dans son livre "Vie Lebertine en Nouvelle-France"
L'AFFAIRE LACHAUME
- Meurtre au Grand St-Ours en 1702 -
M. Simon Larocque

"Je vais commencer, et tu m'aideras à finir!"  C'est à peu près en ces termes que Marie Couilleau demande l'assistance de son pensionnaire pour exécuter son mari. Il n'y a pas de meurtre banal: seule la folie ou une situation limite aveuglante peut le provoquer sans l'expliquer On n'est plus dans une perspective ordinaire, mais dans une zone floue d'irréalité..

Pourtant, les récits faits au tribunal de Montréal entre le 6 mai et le 4 juillet 1702 sont si explicites qu'on en demeure saisi.  Une froide mécanique s'est mise en marche qui broiera les acteurs implacablement.  Il s'agit d'une jeune femme n'ayant pas encore atteint 21 ans, et d'un jeune célibataire de 27 ans et d'un pauvre habitant d'une trentaine d'années dont on ne donne jamais le prénom, un nommé Lachaume.  On n'a même pas besoin d'analyse pour percevoir l'escalade qui a mené au crime affreux et au désarroi le plus total.

 
À gauche, premier document produit par l'administration de la justice coloniale au sujet de cette affaire. Cliquez sur l'image. 

L'interaction des personnages, révélée sur une toile de fond juridique aussi simple ou sommaire que rigidement technique, se révèle crûment sans artifices.  L'accusé n'a pas d'avocat: accompagné d'un huissier gardien de prison, il répond aux questions du juge (lieutenant général), et le notaire / greffier Antoine Adhémar consigne l'essentiel des propos, toujours en style indirect sous la forme habituelle: interrogé si.., a dit que..

Sauf exception, le procureur du Roi n'est même pas présent, mais c'est lui qui, représentant la Couronne, amène la suite des procédures. À la fin d'une séance, le juge émet une ordonnance de soit-communiqué au procureur (ou au substitut du procureur) du Roi qui avise en conséquence.

Les témoins sont assez nombreux, et chacun(e) se présente avec l'assignation reçue parfois quelques heures seulement avant la séance.  Dans ce procès, plusieurs témoignent sur ouï-dire; avant de quitter, on leur signifie l'allocation accordée pour leurs frais, s'ils en ont fait la demande.  On remarque que les soldats ne requièrent aucune indemnité.

Etrange particularité: seule la rumeur publique est responsable de l'arrestation du soldat Viau dit Larose, alors qu'on n'a pas de preuves directes qu'il y ait victime, le corps n'ayant pas été trouvé.  Les procédures sont engagées trois semaines plus tard et se continuent jusqu'à la condamnation. Également la coaccusée Marie ne témoignera pas puisqu'elle est en fuite vers "la Manatte" et que même l'histoire ne saura jamais ce qu'il en est advenu.

Marie Couilleau et le nommé Lachaume

Issue d'une famille nombreuse, Marie est la fille de Philibert Couillaud dit Roquebrune, un soldat du Régiment de Carignan devenu colon comme plusieurs de ses compagnons en 1668, quand la Colonie fut relativement en sécurité.  Au moment des événements, sa mère est veuve depuis à peine un an et demeure sur la terre familiale de Contrecoeur avec plusieurs enfants à la maison, elle qui n'a que 37 ans.

Le nommé Lachaurne, c'est Léonard Giraud, peut-être le fils d'un soldat de l'ancienne Compagnie de Contrecoeur, Nicolas Guillaud de La Chaume, établi à l'Île-aux-Oies en 1668.  Léonard, n'étant pas l'aîné de la famille, avait pris le patronyme de sa grand-mère patemelle, Marie Giraud, épouse de Jacques Guillaud. 

Les registres (BMS) de Contrecoeur/St-Ours pour la période de 1687 à 1702 ont été détruits presque complètement par un incendie de la maison du chirurgien Jean Bouvet dit Lachambre (Mme-Madeleine Bidguin ou Bédeguin).  Impossible de retracer l'acte non plus qu'un contrat de mariage pour Marie et Léonard.  On trouve cependant, sur une liste de l'intendant Champigny (8 ou 18 octobre 1700) de couples recevant 50L de dot royale, les noms de Marie Couilleau et Léonard Girault de même que ceux de Catherine Couilleau (soeur de Marie) et Noël Bouillard (Boulier dit Lafosse), ce dernier sergent à la Compagnie de St-Ours.

Le couple Lachaume vit à quelques milles de la maison paternelle, sur un modeste lopin de terre aux limites contiguës de St-Ours (du Grand-St-Ours rattaché à Contrecoeur en 1750) et de Sorel au bord du fleuve, tout près du chemin du Roi.  Cet endroit dominait sur l'actuel emplacement des GRÈVES, à Cap au Massacre, dont le nom rappelle un 2ème combat de Champlain avec les Iroquois deux ans après la fondation de Québec.  Protégées par la garnison de la côte, quelques maisons ou cabanes assez rapprochées formaient un hameau regroupant des habitants près d'une chapelle construite par le charpentier Jean Duval, en 1674-1675.  Ce modeste bâtiment en bois de 30' x 20' permettait la rencontre d'un missionnaire itinérant chargé des quelques missions environnantes.

Le mari, un ancien soldat devenu habitant, cultive pendant l'été et entretient un petit élevage; l'hiver, il bûche et remplit des tâches occasionnelles chez l'un et l'autre.  Ils n'ont pas d'enfant, et semblent se disputer à l'occasion. Marie a fait courir le bruit "quelle avait un malheureux mary jaloux quy la maltraitait continuellement bien quil ne leut  jamais surprise en faute".

Péril en la demeure

Un soldat de monsieur de St-Ours vient s'établir chez eux, un peu avant Noël (1701), on ne sait dans quelles conditions, mais c'était alors assez fréquent.  En période calme ( la Paix de Montréal en août 1701), les soldats pouvaient loger chez des habitants, pour un petit revenu ou quelques services.  La cabane n'avait pourtant que seize pieds en carré, et la description que Viau en donne indique aucune chambre ni division.

Le 25 décembre, il arrive ce qui pouvait arriver: c'est la grande étreinte qui permet à Marie de presser l'heureux résidant de tuer son man.  Devant les hésitations du soldat elle insiste pour qu'au moins il l'aide, le moment venu: elle aura l'audace de commencer, lui pourrait achever l'oeuvre. «Sy tu ne le veux pas tuer men vay le tuer moy mesme et…luy dit  alors... quen cas quelle nen peut venir a bout de luy ayder .. » (4e interrogatoire de Viau).

Avant de réaliser qu'il y avait danger de drame, il y eut sans doute malaise dans ce si modeste abri et les relations entre les époux devaient être d'une froideur tranchante.  Au sujet d'un trou dans la glace du fleuve, Marie allait en fin de compte avoir raison dans son défi visionnaire d'avoir dit "que ledit trou était pour le couler dans la rivière" tandis que "son mary luy disait souvent quelle prit garde que ce ne fut pour elle": que voilà rude et dangereuse passe verbale de sombre dessein!

Il y eut aussi un événement d'importance, quoique sans commune mesure avec la suite, même si on peut le voir comme élément déclencheur.  Le vendredi 27 janvier 1702, Viau est à table et la soupe est chaude, aux deux sens, sans doute.  Le plat est dans l'entrebaillement de la porte (en plein hiver) pour la refroidir, mais un cochon vient y mettre le nez, le «meschant engard» n'étant qu'à 7 ou 8 pieds de la cabane.  C'est l'occasion d'une dispute, d'une bataille même, dira Lachaume à son voisin Chapdelaine dit Larivière le lendemain, car le pensionnaire a osé frapper le cochon d'une houssine (un petit fouet de houx) ou d'un caillou, suivant un autre témoignage.

Tout de suite le dimanche, sans doute après la messe au fort ou à la petite église, Lachaume va se plaindre au capitaine St-Ours, qu'il somme de reprendre son soldat à la garnison, sans quoi il menace de mettre le feu à sa maison et à sa grange Rien ne se fait pourtant, et la paix semble revenue la semaine suivante, vers le 5 février, lors d'une autre visite à Chapdelaine: «... il aurait demande.. sy son soldat estait hors de chez luy.. il respondit que non et quil sestait raccomodé ensuite».

La hache et l'épée

Trois jours plus tard, «... au huitiesme febvrier dernier.. sur les neuf heures du soir...», alors que Lachaume s'est endormi Marie saisit la grosse «hasche avec laquelle son mary buschait et luy en donna.. deux coups sur le haut de la teste ... », ce qui ne n'empêcha pas de «se lever sur son sceant», mais «sestait lesfort de la mort .. ». À l'instigation de Marie, Viau le transperce de trois coups d'épée à l'estomac.

Viau est le seul à offrir cette version, car d'après les autres, qui s'appuient sur les révélations de Marie, c'est lui qui aurait donné d'abord trois coups d'épée, puis deux coups de hache, en faisant des menaces pour qu'elle ne parle pas.

Mais, justement elle a parlé longtemps avant l'assassinat, et beaucoup depuis l'assassinat. Quelques soldats du fort viennent témoigner qu'elle les a sollicités de tuer son mari promettant chaque fois de 1eur donner ses faveurs, de les marier s'ils le voulaient et de passer en France.  Elle a demandé de l'arsenic, du vif-argent et suggérait aussi une querelle aboutissant à un coup d'épée ou de fusil.

Après le meurtre, elle se déclare à Pierre Benoît et aux membres de sa parenté, et finalement le village et la Compagnie sont tellement au courant que le juge demande: «... dou vient que tout le peuple sçait .. » qu'ils sont les meurtriers?  Téléphone gaulois!

Viau a été arrêté  en sortant de l'hôpital de Montréal et il a été écroué sur l'ordre de monsieur de Vaudreuil.  Le procureur du Roi, Claude Raimbault, l'a mis en accusation devant le lieutenant général civil et criminel J.-A. de Fleury Deschambault.  Marie Couilleau a demandé l'aide de son oncle, Pierre Laporte, pour se rendre au-delà du lac Champlain, et on ne l'a jamais revue.  On a même soupçonné quelle ait pu être assassinée en cours de route.

Le procès s’est terminé par une sentence de condamnation à mort impressionnante. Viau en a appelé au Conseil souverain, qui a maintenu la sentence.  En fuite vers la Nouvelle-Angleterre, Marie a été condamnée par contumace à être pendue en effigie.
 
 

Version de cette Histoire loufoque par Robert Lionel Séguin.

 Les premiers colons  au Canada n'étaient pas tous des saints et l'historien Robert Lionel Séguin en a fait le sujet d'un de ses livres, "La VIE LIBERTINE EN NOUVELLE-FRANCE AU XVIIe SIÈCLE. Un des chapitres de ce livre publié en deux tomes se rapporte aux Meurtres Passionnels. Dans ce chapitre on retrouve la fille de notre ancêtre Philibert Couillaud qui, de connivence avec son amant, aurait assassiné son mari. Voici donc cette histoire
 

ommis avec préméditation, le meurtre passionnel n'en est que plus sordide et moins excusable. Tel cet attentat survenu à Saint-Ours au tout début du XVIIIe siècle.
En ce temps-là un nommé La Chaume et son épouse, Marie Couillau, habitent à cet endroit. Pour leur malheur, Pierre Viau dit Larose, soldat de la Compagnie du sieur de Saint-Ours, loge chez un voisin. Histoire de tuer le temps, Larose va souvent causer chez les La Chaume. Beau parleur, le militaire a vite fait de bouleverser le coeur de son accueillante hôtesse. Cette passion la mène droit au crime. Maintenant qu'elle est la maîtresse de Larose, Marie Couillau décide tout bonnement de se débarasser de son mari. Elle a tôt fait de mettre son amant au courant du projet. Le 28 février 1702, Marie Couillau et Pierre Viau décident d'en finir avec La Chaume «dans le temps quil Estoit Endormy». La nuit même, le mari aurait été transpercé de trois coups d'épée par l'amant de sa femme. La mort est instantanée.
Marie Couillau reste introuvable pendant que son présumé complice est incarcéré à Montréal. La disparition de la femme La Chaume tient du roman-feuilleton. Pour la soustraire aux poursuites de la justice, son oncle, Pierre Laporte dit Saint-Georges se serait mis en frais de la conduire en Nouvelle-Angleterre. En route, il rencontre des indigènes à qui il confie sa nièce pour qu'ils l'escortent jusqu'à destination. Entre temps, le procès se poursuit à Québec. Finalement convaincus de meurtre, les deux amants sont «condamnez à faire amande honorable nud Teste Et En Chemise La corde au Col Tenant En leur mains vne Torche de Cire ardente du poids de deux Liures audeuant de la porte Et prinsipalle Entrée de lEglise parroissialle de lad ville de Montreal ou Ils Seroient menez par l'Executeur de la haute justice Et la Estans nuds Teste Et genoux declarer que mechamment Et Sans aucun Sujet Ils ont commis Et fait led meurtre dont Ils Se repentent Et En demandant pardon a Dieu, au Roy Et a Justice, apres quoy Estre conduits par led Executeur En la Place publique ed lad ville pour y Estre pendus Et Etranglez Jusqu'à ce que mort Sensuiue a vne potence qui pour cet Effet Seroit dressée En lad place, Leur corps y demeurer douze heures Et Ensuite leurs Testes portées par led Executeur Et mise chacune Sur vn pieu debout Sur le lieu ou Ils ont fait led assassinat Et dans l'Endroit le plus passant»

***** Cette horrible mise en scène est conforme à la mentalité du temps. En frappant le peuple de terreur, on pensait l'éloigner à jamais des sentiers du crime.
Enfin, les biens des condamnés sont confisqués; il en sera prelevé une amende de trois cents livres au bénéfice du roi. Mais la femme Couillau, qui a la jambe aussi légère que la cuisse, échappe à toute sentence, si sévère soit-elle. Pour sauver la face, le tribunal décide que «Seroit Icelle Sentence Executée par Efigie allencontre de lad Marie Couillau defaillante qui pour cet Effet Seroit pinte dans vn tableau qui Seroit attaché a lad Potence par led Executeur de la haute justice, au bas de laquelle Sentence Est mention de la prononciation d'Icelle» C'est tout simplement pendre quelqu'un en effigie. Chose surprenante: telle parodie n'est plus l'oeuvre de manifestants mais bien de responsables de l'ordre et de la justice. Ne pouvant atteindre un condamné dans sa personne, le pouvoir judiciaire se rabattait sur son honneur et sa dignité.

 Le 25 du même mois, Pierre Viau en appelle de la sentence de mort que le tribunal a prononcée contre lui. De nouveaux témoins sont assignés, entre autres « vne des filles du nommé Lagazaille et Anne Bellet, femme de François Quercy dit Laviolette, habitant de Saint-Ours. « La cour prend suffisamment de temps pour étudier toute l'affaire. Finalement, le 17 octobre, Viau est amené «Entre les deux guichets du Cachot ou Il Est detenu » pour apprendre que la première condamnation est maintenue dans toute sa rigueur. N'ayant rien à perdre, le condamné « Estant nud Teste Et a genoux a dit Quil souffriroit volontiers lad question pour la Justification de son Innoncence» En Nouvelle-France, des accusés sont soumis à la question comme il est de coutume en Europe. La question est la torture qu'on donne aux criminels pour savoir la vérité de quelque crime qualifié. C'est le détecteur de mensonge du temps. Dans les causes criminelles, on donne la question si l'accusé est prevenu d'un crime capital, & qui mérite la mort, & si le crime est constant, il peut être condamné à la question, s'il y a preuve considérable contre lui, & que cependant la preuve ne soit pas suffisante pour le convaincre, & pour le condamner à mort Le brodequin est l'appareil qui sert généralement à appliquer la question ordinaire et extraordinaire.

 Enfin, la terre et l'habitation que la victime possédait, en la seigneurie de Saint-Ours, seront vendue «ainsy qui la moytié du bled qui Est prouenu d'Icelle par la récolte de la présente année Et ce pardeuant le Juge Royal dud Montréal pour les deniers En prouenans Estre Employez a payer tous les frais du Proces Et le Surplus sil y En a, En oeuures pieuses pour le repos de lame dud La Chaume»

 Le même jour, comme il en a exprimé le désir, Viau «Sera apliqué à la question ordinaire Et Extraordinaire» en présence du conseiller Delino. L'interrogatoire portera « Sur les faits contenus au Proces Et retenu qu'au cas que le corps dud deffunt La Chaume ayt Esté trouué percé de trois coups d'Eppée que led Viau a auoué donné» Cette nouvelle procédure ne changera rien au sort réservé à Viau.

 Il reste un fait capital qu'aurait présentement retenu tout jury. Si l'amant de Marie Couillau a avoué son crime, allant même jusqu'à dire de quelle façon il l'a executé, le corps de la victime n'a pourtant jamais été retrouvé. On a présumé que son assassin l'a jeté dans le Richelieu. Vers la mi-octobre, le procureur du roi est informé qu'«En la Seigneurie de Beaumont ou Il auroit Esté trouué des le mois de Juin dernier un corps mort Sur la riuage qui pourrit Estre celuy du dit La Chaume autour duquel le Curé dur dit lieur auroit fait amasser des pierres et du sable pour sepulturer attendu la grande corruption ou Il se trouuoit». En apprenant la nouvelle, le Conseil ordonne « que le dit Sr de lamartinière, le dit Procureur general Et Le greffier En chef Se transporteront auec le Sieur Sarrazin medecin Et Chirurgien Et auec vn huissier En la dite Seig.rie de Beaumont pour visiter le dit corps mort». Les quatre hommes s'acquittent de cette mission le lundi 23 du même mois. Malheureusement, cette démarche n'apporte rien qui puisse éclairer la justice.

 La mise en accusation d'un témoin donnera une nouvelle tournure à cette sordide histoire. Par compassion, Pierre Laporte dit Saint-Georges aurait favorisé la fuite de sa nièce en Nouvelle-Angleterre. C'est du moins ce qu'il a déclaré, lors d'une première audience. Mais le récit de cette pérégrination, à travers bois, n'est pas acceptable, du moins sur divers points. Si bien que l'oncle trop bavard est accusé« d'auoir tué lad Marie Couillau Sa niepce En ce quil dit lauoir conduitte vers le pays de la nouuelle angleterre Et de lauoir liurée a des Sauuages quil ne connoissoit pas.» Arrêté par « décret de prise de corps», Laporte réitère la déposition qu'il a antérieurement faite à titre de témoin.

 L'affaire en reste là, sans que personne ne puisse apporter aucun éclaircissement sur les mystérieuses disparitions du couple La Chaume. La femme n'est nulle part, alors que le corps du mari n'est jamais retrouvé.
 

 

"L'Affaire Lachaume, Meurtre au Grand Saint-Ours en 1702" est une oeuvre magistrale de 557 pages. C'est le récit du meutre et des délibérations du tribunal avec tous les documents de l'époque se rattachant à cette affaire.  D'un côté de la page on à le texte manuscrit reproduisant les documents originaux très exactement et "nettoyé" ligne par ligne, et en face, l'imprimé de ce texte. Une version dans en français contemporain respecte le cadre historique et juridique.  Pour plus de détail sur ce livre, écrivez à:
M. Simon Larocque
208, rue Bertrand
Beauport, Qc
G1B 1J3
Ou par l'Internet  à
[email protected]
ou
[email protected]