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Germaine MEILLEUR

(Sr Bernadette de l'Immaculée des Soeurs de la Providence No 3162)

Germaine-Madeleine est née un lundi le 9 juin 1902 et baptisée le même jour à Ste-Adèle.

Lorsque Suzanne entra au couvent en 1921, c'était Germaine qui prenait la relève et s'occupait des soins de la maisonnée. Autant la première était austère, autant la deuxième était remplie de mansuétude et les prétendants ne manquaient pas. Elle en refusa plusieurs mais accepta Roméo Malouin de Ste-Marguerite qui était dans les bonnes grâces de papa, ce qui avait pour effet d'évincer d'autres bons partis. Malheureusement pour ce Roméo, elle ne l'aimait pas suffisamment pour l'épouser bien qu'elle ait préparé son trousseau. De plus, lorsqu'elle recevait des lettres de Suzanne, elle ne pouvait s'empêcher de pleurer, si bien que papa lui suggéra de faire une retraite à la Maison-mère des Soeurs de la Providence à Montréal. A son retour, elle brisa ses fiançailles et annonça qu'elle entrerait au couvent au mois de janvier suivant. Elle entra donc au couvent le 12 janvier 1924, quelque huit mois après le mariage en deuxièmes noces, de son père, Wilbrod avec Alexina Boivin de Val-David, veuve de Aldéric Guindon.

Voici sa feuille de route:

• Entrée chez les Soeurs de la Providence 12 janvier 1924
• Vêture 12 juillet 1924
• Profession annuelle 12 juillet 1925
• Profession perpétuelle 12 juillet 1928
• Mission Beloeil-Providence St-Victor juillet 1928
• Mission Maisonneuve Prov. Ste-Elizabeth 1933 - 1936
• Mission St-André d'Argenteuil - Directrice 1936 - 1939
• Mission Imm.-Conception, Prov. Ste-Geneviève 1939 - 1941
• Mission St-Thomas de Joliette 1940
• Enlèvement de la vésicule biliaire par le Dr Piette de l'hôpital St-Eusèbe de Joliette - Maison Provinciale St-Joseph, Joliette - Conseillère provinciale 7 novembre 1950
• Providence Ste-Elizabeth de Joliette - Supérieure 5 mars 55 - 21 juin 1962
• Opération à l'hôpital St-Eusèbe de Joliette par le Dr Charest de Verdun, assisté du Dr Gauthier (cousin de Gaby). Laminectomie complète de S1 et S2 - 6 kystes de 1.5 cm de diamètre à travers lesquels courent les racines nerveuses. La racine S1 est comprimée par 2 gros kystes (ils sont ouverts et drainés), ils communiquent avec le canal médullaire. Ces 2 kystes sont affaissés après les avoir ouverts.
• Supérieure: Hospice St-Lin
• Supérieure - Maison N-D de l'Assomption 14 juillet 1958
• Supérieure. Ecole normale du Sacré-Coeur à St-André Avellin. 26 juil 62 - 1er juil 1965
• Repos à Ste-Adèle 19 juillet - 15 octobre 1965
• Mission-Parloir: Providence N.D. de Grâce 19 octobre - 19 novembre 1965
• Opération: décollement de la rétine par le Dr Trottier à l'hôpital du Sacré-Coeur, Mtl 12 janvier 1966
• Maison-mère 20 novembre 1965 - 28 octobre 1966
• Mission à St-Vincent de Paul, Laval 28 octobre 1966 - 1er janvier 1967
• Assistante-supérieure à Ste-Adèle 1er juillet 1967 - 1er septembre 1969
• Mission à Notre-Dame-de-Grâce 7 septembre 1969 - 9 janvier 1973
• Arrivée à la Maison-mère 9 janvier 1973
• Diagnostic: Ostéoporose de la colonne par Dr Charest 9 mars 1973
• Décès à 10h10, mardi 28 août 1974 à la Maison-Mère des Soeurs de la Providence, Montréal
• Funérailles 31 août 1974 célébrées par l'abbé Gilles Meilleur, son neveu, à la chapelle de la Maison-Mère des Soeurs de la Providence, Montréal
• Sépulture au cimetière Repos St-François-d'Assise (lot 04D-0352), Montréal

Durant sa vie religieuse, son état de santé diminuait d'année en année et c'est une cirrhose du foie qui l'emporta à la fin. Au dire de toutes les personnes qui eurent l'avantage de contempler sa résignation et sa patience, cette chère soeur fit paraître une sainteté peu commune et donna à la communauté de grands exemples de patience et d'abandon au bon plaisir divin au milieu de continuelles souffrances qui en firent une vraie imitatrice de Jésus cruficié.

S'il existe en ce monde de la sainteté, celle qui a mené une pareille existence a dû s'en approcher... Imitant en cela sa soeur Suzanne, ce furent des années où sa couronne céleste fut sûrement tressée. Elle alla la cueillir le 31 août 1974 à 20h00, à la Maison-mère de la Providence.

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Lettre à son père

Monsieur Wilbrod Meilleur

Sainte-Adèle

Bien aimé papa,

Quel plaisir pour moi de venir au commencement de cette nouvelle année vous souhaiter le bonheur et la santé. Je prierai le Divin Enfant Jésus de vous conserver de longs et heureux jours encore avec nous. Je vous remercie de la tendresse, et du dévouement que vous nous prodiguez chaque jour.

Je vous promet de faire tout mon possible pour vous être agréable pendant cette nouvelle année.

Veuillez, agréer, cher papa, les souhaits de votre petite fille qui vous aime,

Germaine.

Sainte-Adèle

29 décembre, 1914.

Lettre à son frère Viateur

Bien chers Viateur et Rolande

L’échange des souhaits est une époque heureuse. Les vôtres me porteront bonheur et je vous en remercie. Je vous offre un retour affectueux et sincères afin que 1968 ne compte pour vous tous que des moments de joie et de succès, y excluant la maladie qui souvent gâte tout.

Nos belles montagnes ont perdue leur parure immaculée. Les beaux sapins sont dénudés et plusieurs s’interrogent si pour Noël les étoiles blanches reviendront orner notre nature et faire la joie des skieurs...

J.-Octave m’a invitée pour aller prendre le souper de Noël avec eux où les enfants seront tous réunis, sauf chez Jacques qui ne doivent venir qu’au Jour de l’An. J’en ai obtenu la permission et j’espère qu’il ne m’arrivera rien de fâcheux, je suis tellement peu chanceuse.

J.-Maurice m’écrit que tout va bien là-bas. Colombe est à l’hôpital pour un événement heureux. Un bébé-fille leur est née qui sera baptisée dimanche.

J’espère que tous les membres de votre belle famille sont en forme pour les fêtes. Plusieurs m’ont envoyé leurs voeux. Ils sont bien gentils de penser à moi. De mon côté je les nomme chaque matin auprès du tabernacle où demeure Celui que j’ai choisi, le Tout Puissant.

Je vous attends durant les vacances hivernales. J’ose croire que les tempêtes ne seront pas un empêchement, ce qui peut fort bien arriver.

Je vous réitère mes voeux de Bonheur, Santé & Réalisation de vos espoirs... et je ne cesse de vous aimer.

Bonne & heureuse Année “68".

Soeur Germaine Meilleur

IN MEMORIAM

Soeur Germaine a fermé à jamais les yeux aux choses d'ici-bas pour les rouvrir aux merveilles de la Cité Céleste, à l'âge de 72 ans dont 49 de vie religieuse. Elle paya généreusement son tribut d'édification et de dévouement à plusieurs maisons des provinces Bourget et Saint-Joseph où s'exerçaient conjointement l'oeuvre de l'éducation et celle des personnes âgées. Les consoeurs qui l'ont connue de près, se remémorent, non sans une vive émotion, le témoignage authentique de cette fidèle servante des pauvres qui a si bien servi le Christ dans ses membres souffrants aux Providences: Sainte-Élisabeth Maisonneuve, Sainte-Geneviève, Saint-Élisabeth de Joliette, Notre-Dame à l'Assomption, du Sacré-Coeur à Saint-André-Avellin.

Soeur Germaine, vraie Fille de l'Église, aimait profondément sa Communauté dont elle recueillait le retour. Dans les missions où elle a vécu, soit comme professeur, directrice ou supérieure, elle a aimé les jeunes, les orphelines particulièrement, et s'est penchée avec compassion sur les personnes du troisième âge. Sous sa tutelle, il faisait bon vivre. Semant la joie à plein coeur, Soeur Germaine a récolté l'amour.

Malgré sa frêle constitution, l'attention à l'autre valait plus que sa santé. Après 45 années d'activité, prenant conscience qu'elle avait donné à l'Institut le meilleur d'elle-même, elle quitta Providence Sainte-Adèle dont elle était assistante, pour prendre sa retraite à Notre-Dame-de-Grâce. Elle y vécu heureuse quoique, dans un état physique de dégénérescence progressive qui intensifiait de jour en jour son désir de partir le plus tôt possible pour la maison du Père.

Dans sa solitude, Soeur Germaine a expérimenté plus d'une fois, que les décrets du Seigneur ne sont pas toujours les nôtres. Transférée à la Maison Mère pour y finir ses jours à l'infirmerie avec sa soeur Suzanne, elle subit fortement, à intervalles rapprochés, le choc d'un mal qui accomplissait son oeuvre destructive. Les trois derniers mois furent surtout pénibles. Chaque fois que se manifestait chez elle, un semblant regain de forces, quel désenchantement pour la pauvre malade qui soupirait depuis si longtemps après l'arrivée de l'Époux.

Mercredi, le 28 son désir est comblé. Soeur Germaine, ayant sa vie durant, accepté toutes les exigences du Seigneur, remet son âme entre les mains de son Créateur.

Elle n'est plus.... Prions afin que le Père lui remette sans délai l'héritage promis à ceux et celles qui ont tout quitté pour le suivre...

28 avril 1974.